Dans la vie de tous les jours, Yann Ibarra, étudiant narbonnais de 18 ans, a les pieds sur terre. Ce qui ne l’empêche pas d’être un passionné de réalité virtuelle, désormais à la tête d’une League influente. Voilà qui demande quelques explications. Pour les profanes et les futurs joueurs.
Peut-on dire que tu es un geek ?
Au sens littéral du terme oui, mais après je n’aime pas trop ce mot car de nos jours, c’est un mot un peu péjoratif qui désigne quelqu’un qui reste chez lui devant son écran. Ce n’est pas mon cas vu que la réalité virtuelle m’a permis de rencontrer beaucoup de monde. Au final, je ne me considère pas comme étant un geek.
Comment t’es tu intéressé à la réalité virtuelle ?
Je ne connaissais pas trop ce monde, jusqu’à ce qu’on m’offre en 2021 le dernier casque de réalité virtuelle de Facebook, le Quest 2. Je dois avouer que ça a été directement une passion. J’y ai passé beaucoup de temps. Un peu trop sans doute au début, mais il faut un temps d’adaptation à ce nouvel environnement.
Qu’est-ce que Population One ?
C’est un jeu vidéo de la catégorie Battle Royal : le numéro un en réalité virtuelle. Il consiste à faire équipe avec des amis ou des joueurs au hasard. Nous apparaissons dans un monde au sein duquel il faut trouver des ressources et des armes pour se défendre contre les autres joueurs qui sont nos « ennemis ».
Le but est de rester la dernière équipe vivante sur la carte avec, à son actif, le plus de personnes adverses éliminées. On est seul à jouer mais en fait on n’est pas seul… Dans la pièce, on est seul mais on est bien entouré dans le casque.
« On a accumulé plus de spectateurs que les autres leagues »
Qu’est ce que Clans League ?
C’est une League que j’ai créée avec un ami autrichien au début de l’année 2022. Elle consiste à regrouper tous les clans du jeu qui se sont créés depuis sa création. Avec cette League, on a décidé de les mettre en lumière et face caméra aux yeux de la communauté pour montrer ce qu’ils valent en réalité. C’est aussi l’occasion d’être là par plaisir et de se battre les uns contre les autres.
C’était une opportunité ou vous aviez vraiment envie de créer cette League ?
Mon ami autrichien m’a envoyé un message par hasard quand j’ai rejoint mon premier clan dont je n’étais qu’un membre et non le leader. Il voulait qu’on fasse une première guerre de clans entre le sien et le mien. Les gens s’y sont extrêmement intéressés. De fil en aiguille, on est arrivé à la création de la League.
Qui est en fait la réconciliation entre deux clans !
Oui, mais on ne fait plus partie de ces clans désormais. C’est juste entre nous. Et avec une joueuse italienne qui nous a rejoints pour mener cette League.
Que fait-on dans un clan quand on est joueur ?
Déjà, on rejoint un clan sous certains critères. Le clan est une communauté et il faut être en contact avec les membres et être approuvé par le clan par le comportement voire le niveau si cela s’avère nécessaire. Soit on est dans un clan pour partager de bons moments avec des amis, soit pour disputer de la compétition.
Quand avez-vous créé cette League ?
Officiellement en mars 2022, mais on en parlait déjà en novembre 2021.
Et en à peine un an et six mois, elle est devenue la plus influente !
C’est ça. Elle est devenue la League dont la communauté parlait beaucoup sur les forums et repartageait la rediffusion des matchs et les statistiques fournies. On a accumulé plus de spectateurs que les autres leagues qui sont là depuis plus longtemps que nous.
« Pourquoi pas manager d’un grand hôtel »
Votre réussite n’aurait-elle pas généré des jalousies ?
Beaucoup de monde nous copie sur ce qu’on propose aux joueurs chaque saison. On se fait « voler » nos idées et nos contenus, mais c’est tout à notre honneur. On n’y prête pas vraiment attention.
Est-ce que ça te prend du temps ?
Tous les jours, il faut gérer les équipes. Les combats se déroulent le week-end et c’est là que les joueurs s’enregistrent. Il y a souvent des problèmes et il faut être là pour les régler le plus rapidement possible pour que le jeu puisse se dérouler dans de bonnes conditions.
Avez-vous des projets pour développer cette League ?
Elle est loin d’être arrivée à son stade maximal puisqu’on souhaite développer une boutique pour vendre des produits en relation avec la League et le jeu. On compte aussi créer un site web. On recrute énormément de monde qui souhaite intégrer les parties. Chaque saison est – entre guillemets – le brouillon de la saison suivante.
As-tu, à côté, des projets personnels ?
Je poursuis des études dans le management hôtellerie-restauration et j’ai pour projet d’être steward ou pourquoi pas manager d’un grand hôtel. En parallèle, je compte continuer le hockey sur glace au sein des White Tigers de Narbonne et aussi l’arbitrage.