Les «Nuits Merveilleuses de Narbonne», spectacle de Christian Salès, ont fait, chaque soir, le bonheur des Narbonnais et des touristes durant l’été.
Elle racontaient notamment l’histoire de la grenouille de l’église Saint-Paul Serge. Figé dans son bénitier, le célèbre batracien est à l’origine de plusieurs légendes le concernant. En voilà déjà trois.
Elle a tenu la vedette chaque soir de l’été. «Elle», c’est la grenouille de l’église Saint-Paul Serge.
Les Narbonnais et les touristes de passage en ont appris davantage sur une des légendes de la ville et ce grâce au magnifique spectacle de Christian Salès : Les Nuits Merveilleuses de Narbonne». Mais, au fait, quelle est la véritable histoire (ou plutôt légende) du célèbre petit batracien ?
Trois versions existent. Peut-être davantage d’ailleurs…
Les chants et le compagnon
C’est en passant tout près de l’église Saint-Paul Serge de Narbonne qu’une grenouille, surprise par les chants et les voix provenant de l’édifice religieux, s’est arrêtée.
Elle entra dans l’église et, faisant comme tous les fidèles, se mit à chanter. Et soudain le silence. Croyant voir en cette grenouille la réincarnation de Satan, l’archevêque pria Dieu pour qu’il la change en pierre et la rende muette à jamais. Une fois dans son bénitier, elle se trouva amputée d’une patte.
Comment ? Voilà l’explication.
Un jeune compagnon sculpteur, qui venait d’accomplir son tour de France, venait de rentrer chez lui à Nancy.
Comme il n’avait pas rendu visite à la grenouille de Saint-Paul Serge, son père lui intima l’ordre de retourner à Narbonne : soit deux mois de marche supplémentaires !
De colère, une fois arrivé dans l’église, le compagnon brisa une patte de la grenouille avec un de ses outils. L’eau du bénitier devint soudainement rouge sang et, un an plus tard, le jeune Nancéen fut frappé par la mort.
Sur les bords de l’étang de Bages
Au IIIe siècle, Premier évêque de Narbonne, Paul-Serge, que l’on disait venu d’Asie Mineur se mit en tête, un jour, d’aller évangéliser les pêcheurs autour de l’étang de Bages.
Il ne reçut que des moqueries de la part de ces derniers qui, lui désignant un bloc de marbre, lui dire d’en faire un bateau et de se sauver à son bord.
Paul-Serge s’exécuta et fabriqua une barque si légère qu’elle se mit à flotter sans difficulté.
Comme il n’avait aucune notion de navigation, son embarcation ne prit pas le large comme on le avait demandé.
C’est alors qu’une grenouille sauta dans la barque, saisit prestement le gouvernail et conduisit Paul-Serge, Saint-Paul donc, jusqu’à l’autre côté de l’étang.
La légende dit que, pour remercier son sauveur d’amphibien, Saint-Paul Serge aurait décidé de l’immortaliser dans le bénitier de son église à Narbonne.
Pour épouser un empereur
Une dernière légende à propos de la grenouille de Saint-Paul Serge.
Il est question, cette fois, d’une Romaine qui, pour épouser l’empereur Justinien, aurait refusé d’abjurer sa nouvelle religion.
Faute de quoi, elle aurait été dénoncée comme chrétienne, condamnée à mort dans foulée et précipitée dans les flots pour y mourir noyée.
Elle se serait alors transformée en rainette et, en souvenir de cet événement, on aurait sculpté une grenouille dans le bénitier de Saint-Paul Serge à Narbonne.
On vous laisse juger quelle est votre version préférée.
Ailleurs aussi
La grenouille de Saint-Paul Serge à Narbonne est la première, mais d’autres grenouilles ont été sculptées dans des bénitiers : à Fontfroide, Montjoie .
Celle de Saint-Roch à Montpellier semble avoir été également sculptée en imitant la grenouille de Narbonne.
Grenouille de bénitier
Cette expression viendrait du fait que les grenouilles vivent toujours près d’une mare. Le bénitier étant la vasque dans laquelle se trouve l’eau bénite, on compare les personnes passant leur temps à l’église à des grenouilles ayant un besoin presque vital de cette eau.
On ne sait si l’on doit cette expression à la grenouille de Saint-Paul Serge.