Déambulant dans les rues du centre-ville de Carcassonne, nous avons pris connaissance de l’existence d’une rue Maurice Sarraut. C’est alors que nous nous sommes posé la question : mais qui est donc ce personnage ayant laissé son nom dans une rue de la préfecture audoise ? Voici la réponse.
Natif de Bordeaux, c’est le 22 septembre 1869 que Maurice Sarraut verra le jour. Son père, Omer Sarraut décédera alors que Maurice n’avait que 18 ans, en 1887. Ce dernier suivra une formation d’avocat, tout en travaillant au journal La Dépêche de Toulouse. Par la suite sur Paris, il est chargé d’organiser l’agence parisienne du journal. Il profite de son séjour dans la capitale pour constituer son réseau professionnel, notamment avec des députés et des ministres. Il deviendra directeur administratif du journal en 1909.
Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il sert dans une division d’infanterie en tant qu’officier de liaison. Il sera cité à l’ordre de l’armée le 3 décembre 1916. La paix revenue, il fera son introduction en politique en intégrant le Parti radical socialiste. Il en sera le président de 1926 à 1927, tout en étant sénateur de l’Aude depuis 1913 jusqu’à 1932.
Arrêté, relâché, puis assassiné à la sortie de son bureau
Il démissionnera alors pour devenir propriétaire du journal La Dépêche. La Seconde Guerre mondiale éclate alors, il sera un partisan de l’armistice et du Maréchal Pétain qu’il soutiendra au début. Il prendra progressivement des distances, notamment sur la question de la création de la Milice.
Cet éloignement éveillera les soupçons de nombreux partisans vichystes, craignant un traître au sein de leurs rangs. Arrêté par la Gestapo en 1943, il ne doit son salut que grâce à son amitié avec René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy.
Mais le 2 décembre 1943, alors qu’il quitte son bureau du quartier St-Simon à Toulouse, il est assassiné par un membre de la Légion des volontaires français, qui l’attendait dans une voiture avec trois complices. Le meurtrier, Maurice Dousset, sera arrêté puis relâché sur intervention des autorités vichystes et allemandes. Maurice Sarraut (ph. wikipédia) avait alors 74 ans, il sera inhumé à Carcassonne, au cimetière St-Vincent.