« L’objectif est de donner les bases »
Et c’est une initiative de la Maison du travail saisonnier, un dispositif mis en place par le Grand Narbonne. Explications de la responsable Célia Fayeton.
De quand date la Maison du travail saisonnier ?
La Maison du travail saisonnier a été créée en 2013.
Qu’est-ce qui a motivé le Grand Narbonne de créer ce service ?
Notre territoire est particulièrement concerné par la saisonnalité de ses activités économiques. Les élus du Grand Narbonne ont souhaité un service dédié afin d’apporter des réponses concrètes aux employeurs comme aux salariés saisonniers et ceux qui recherchent un emploi.
Le travail saisonnier est-il quantifiable sur la communauté d’agglo ?
Ce sont plus de 12 000 contrats saisonniers qui sont signés chaque année sur notre territoire.
Avec le tourisme et les plages, la restauration est-il le secteur numéro un d’embauche saisonnière ?
Effectivement, l’hébergement et la restauration proposent à eux seuls 40% des offres d’emploi en saison sur le Grand Narbonne.
« Les saisonniers sont conscients des exigences »
Ces cinq jours de formation sont propres au Grand Narbonne ou est-ce un dispositif que l’on retrouve ailleurs ?
Je ne sais pas si cela existe dans d’autres territoires mais c’est une première pour le Grand Narbonne ! Il s’agit d’apporter une réponse aux grandes difficultés de recrutement dans le secteur de la restauration.
D’autres actions innovantes et complémentaires sont également prévues comme Un job à la montagne par exemple où nous proposons aux saisonniers de poursuivre avec une saison d’hiver dans les stations montagne partenaires.
Est-ce à dire que les professionnels ont fait des retours négatifs sur les compétences des saisonniers, ce qui nécessite une préformation et la mise en place de ce stage ?
Cette prépa resto n’a pas été imaginée pour cela. Dans les emplois saisonniers, il y a bien sûr le « saisonnier professionnel » expérimenté et aguerri, rapidement autonome à son nouveau poste, très recherché par tous les employeurs.
Mais il y a également d’autres profils de saisonniers recrutés : le jeune mineur ou jeune majeur dont c’est le premier emploi, l’étudiant qui travaille en été pour financer ses études mais qui ne se destine pas à la restauration, la personne retraitée qui cherche à avoir une activité temporaire et un complément de revenus, le parent qui reprend une activité à temps partiel, etc.
C’est à ce public-là que s’adresse Prépa resto : à des saisonniers débutant dans la restauration. L’objectif est bien de donner les bases pour commencer sa saison.
Les saisonniers sont-ils conscients des exigences du secteur ou y viennent-ils parce que ça semble naturel en été ?
Les saisonniers sont plutôt conscients des exigences du secteur de la restauration. Ils savent aussi que notre territoire est touristique et que ce sont des opportunités d’emploi y compris pour les jeunes. L’emploi saisonnier est alors l’occasion d’une expérience professionnelle riche. Rappelons qu’un contrat saisonnier sur deux est signé par un jeune.
« Le secteur peine à recruter »
On dit que le secteur a de plus en plus de mal à embaucher. C’est également visible sur la saison estivale ?
Effectivement, depuis plusieurs années le secteur peine à recruter en saison comme à l’année. Et aujourd’hui plus en plus de responsables d’établissement s’engagent dans des démarches d’amélioration des conditions de travail notamment, y compris pendant la saison estivale, en proposant deux jours de repos consécutifs par exemple, une solution de logement, etc. C’est une évolution que nous avons abordée lors d’Ateliers RH réservés aux professionnels de l’hébergement-restauration et proposés depuis l’hiver dernier.
Que vont faire les saisonniers sur ces cinq jours de formation ?
Cette formation-action est focalisée sur les premiers gestes à acquérir : les saisonniers vont apprendre en faisant, en réalisant des entrées froides, un plat de viande, des desserts, apprendre quelques bases du service en salle ainsi que les fondamentaux de l’hygiène alimentaire bien sûr.