Il est un des emblèmes de Port-Leucate, comme la marque d’une époque et de la Mission Racine à l’origine de la création de la station.
Que va devenir le Kyklos auquel Leucatois et estivants sont attachés. Une pétition pour sa sauvegarde circule. Ce que nous explique Brigitte Defives qui en est à l’origine.
Pourquoi cette pétition ?
Il fait savoir qu’il ne s’agit pas d’un collectif. Je suis estivante de Port-Leucate depuis 1970. Depuis la fermeture des étages supérieurs du Kyklos en 2019, à la suite d’une procédure de mise en péril du bâtiment consécutive à un manque évident d’entretien par ses treize copropriétaires, le bruit court que sa destruction et son remplacement par des immeubles d’habitation sont envisagés.
Certains d’entre nous étaient inquiets du devenir de ce bâtiment que nous aimons pour diverses raisons (souvenirs, emblème, architecture, histoire de la région…). J’ai mis cette pétition en ligne afin de savoir si d’autres personnes étaient soucieuses comme nous et pour connaitre les intentions de la mairie sur son devenir, avec l’espoir de renforcer le travail de la commune à la préservation et la réhabilitation du Kyklos.
Déjà, qu’est-ce que le Kyklos pour ceux qui ne connaissent pas ?
Le Kyklos est le deuxième bâtiment construit sur le site de Port-Leucate lors de la mission Racine. Il s’agissait d’un chantier titanesque, réalisé dans des conditions très difficiles pour valoriser la région et endiguer le flot des vacanciers qui partaient vers l’Espagne. Pari réussi, né de la volonté, l’ambition et la vision d’hommes politiques représentés par le Général De Gaulle et Georges Pompidou dans le début des années 1960. Le Kyklos a été voulu par Candilis, l’architecte en chef de l’unité touristique Leucate – Barcarès, comme un lieu atypique de rencontres, brassage, de plaisirs et loisirs partagés.
Où se situe-t-il ?
Il se situe à Port-Leucate, en front de mer et il est formé d’une multitude de volumes cylindriques avec plusieurs terrasses arrondies. C’est une architecture atypique, unique en son genre qui apporte une variété architecturale sur la promenade longeant la mer.
A quoi a-t-il servi par le passé ?
La variété des activités était voulue par Candilis. Il a abrité des discothèques, des restaurants, des boulangeries, une supérette et un commerce de presse et articles de plage. Il fut un vrai lieu de rassemblement très vivant avec soirées-concerts régulières.
Et aujourd’hui, que devient-il ?
Depuis la fermeture des étages supérieures, seuls quatre restaurants restent actifs en saison et se démènent comme ils peuvent pour garder une certaine animation.
Les Leucatois y sont-ils attachés ?
Beaucoup de locaux et d’estivants ainsi que des architectes, designers et historiens de l’art ont signé la pétition.
Un projet de « Site remarquable » est-il envisageable ?
J’ai appris tout récemment qu’un projet de « Site Patrimonial Remarquable » était en cours à la mairie pour Port-Leucate depuis 1 an. Leucate village, Leucate plage et La Franqui sont protégées car elles appartiennent à une ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager depuis 2008 à laquelle s’est substituée en 2016 la notion de «site patrimonial remarquable». Il est dommage que Port-Leucate ( 4eme pôle de la commune) n’ait pas été englobé dans ce projet à l’époque. L’histoire de la Mission Racine est certes plus récente mais d’une ambition inouïe et très importante pour l’économie régionale. Il faut sans doute plus de temps pour qu’elle s’inscrive avec panache dans l’Histoire et que les bâtiments d’origine soient protégés.
Quelle évolution verriez-vous pour le bâtiment ?
Le Kyklos est un lieu unique de cette époque car il se visite naturellement en buvant un verre, en faisant ses courses. etc… Il pourrait être également un lieu très pédagogique pour cette Mission Racine.
Outre la pétition, quelles actions avez-vous mené pour éviter son éventuelle démolition ?
Une demande de protection du bâtiment a déjà été envoyée à la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture mais elle a été refusée…