Un recours devant le tribunal administratif de Montpellier avait été déposé concernant la future gestion public/privé. Sans conséquence pour la poursuite des travaux a estimé le tribunal administratif.
Historiquement tournée vers l’importation d’hydrocarbures et l’exportation de céréales, l’activité du port nouvellois tendait vers un certain déclin. Actuellement 3e port de commerce français en Méditerranée, les travaux d’extension du port, estimés à 234 millions d’euros, garantiraient à la région de conserver sa prépondérance économique.
Ainsi la région Occitanie, propriétaire depuis 2007 du port, a décidé en 2017 d’en développer tout son potentiel. Résultat : des travaux d’aménagements pour permettre de doubler son activité, en permettant le transit de 4 millions de tonnes de marchandises, contre 2 auparavant.
Parmi ces modifications, les travaux comprennent la création de digues et d’un grand bassin capable d’accueillir de plus grands navires, mais également la construction d’un bassin portuaire pour la gestion des éoliennes de mer flottantes.
L’éolien flottant et l’hydrogène vert au cœur du projet de transition écologique
C’était un accord tacite entre tous les partis au moment de l’élaboration du projet du grand port. Son développement industriel à grande échelle, à condition d’œuvrer en parallèle pour la planète avec un ambitieux projet de production d’énergie propre et renouvelable.
Ainsi donc, l’éolien flottant et l’hydrogène vert incarnent cet idéal de croissance en harmonie avec l’environnement. En 2022, s’ouvrira donc l’enquête publique sur le parc commercial d’éolien en mer d’une capacité de production de 250 MW (portée ensuite à 750 MW), dont l’exploitation est prévue pour 2028.
Energie qui servira à son tour à alimenter la future usine de production d’hydrogène vert, créé par électrolyse de l’eau, laissant une empreinte carbone totalement nulle.
Mais ce qui dérange aujourd’hui bon nombre d’opposants locaux, c’est la future gestion du port qui sera déléguée sous forme de contrat Semop de modèle public/privé, tout comme de l’impact écologique qu’auront ces travaux sur la côte. Ainsi, le secteur public disposera de 49% contre 51% pour le consortium privé.
Une répartition qui laissait planer le spectre d’une privatisation des bénéfices et d’une collectivisation des pertes. Un recours avait été déposé par les opposants LFI et EELV, puis rejeté par le tribunal administratif de Montpellier le 9 juillet dernier.
Aujourd’hui plus que jamais, le projet de grand port incarne à la fois la volonté de transition économique et écologique de toute une région, mais est aussi la cristallisation de tensions politiques difficiles à concilier.
Concernant l’emploi, hormis les 200 ouvriers qui s’affairent sur les chantiers pendant les travaux, la finalisation du port devrait permettre à l’avenir la création de plusieurs centaines d’emplois fixes.