Il en aura fallu de la patience.
Mais aujourd’hui, après 19 ans d’attente, les célèbres haricots de la cité chaurienne ont enfin obtenu leur IGP, le 22 décembre dernier.
Une reconnaissance aux yeux du monde de la qualité de la filière agricole audoise, et plus particulièrement pour le fameux cassoulet de Castelnaudary qui obtient de fait ses lettres de noblesse.
Une reconnaissance
de l’Union européenne
Et il a fallu batailler près de vingt ans pour finalement correspondre aux critères fixés par le très strict cahier des charges de la Commission européenne. Une consécration pour cette filière qui se bat depuis 19 ans pour la reconnaissance de cette légumineuse, élément principal du célèbre cassoulet qui, après celui de Tarbes, vient d’obtenir à son tour la protection de son haricot.
Ce gros grain couleur blanc-ivoire, vient de décrocher une Indication Géographique Protégée (IGP). Tout entre en ligne de compte pour l’obtention du fameux sésame. Semences utilisées, récolte et séchage… Rien n’est laissé au hasard pour se voir décerner le précieux label. Ainsi, un cahier des charges décrit précisément les méthodes culturales qui doivent être respectées par la vingtaine de producteurs. La taille et le poids des haricots sont également réglementés, « un grain gros réniforme (en forme de rein) dont le poids de mille grains est compris entre 440 et 690 g », précise le cahier des charges. Ainsi, le haricot de Castelnaudary devient la 146 IPG de France.
Le cassoulet :
près de 700 ans d’Histoire
Le cassoulet, symbole national de résistance ? C’est l’interprétation qu’en donne Prosper Montagné qui place son origine en pleine guerre de Cent Ans, durant le siège de Castelnaudary (en 1355) par les Anglais du Prince Noir dont les troupes ravagèrent tout le royaume de France. Si à l’époque, le cassoulet n’était pas constitué de haricots mais de fèves ou doliques, il servait déjà à revigorer les assiégés qui regroupaient en un ragoût tout ce qu’ils avaient à disposition. Car le haricot lui, originaire d’Amérique du Sud, ne fera son apparition sur le continent qu’au cours du XVIème siècle. La culture de ce produit sera finalement introduite par Catherine de Médicis dans le Lauragais, région connue pour la fertilité de ses terres.
Un long chemin parcouru par ce haricot qui aujourd’hui fait la fierté de tous les Chauriens : « Ce n’est pas quelque chose qui s’obtient facilement, c’est un travail de longue haleine, précise Jean-François Monod le président du syndicat des producteurs du haricot de Castelnaudary. Chaque mot dans le cahier des charges est important, tout est contrôlé. Il est très apprécié des restaurateurs, car il n’éclate pas à la cuisson s’il est bien cuisiné. C’est un atout pour notre région qui est très agroalimentaire. Grâce à cette IGP, notre haricot va être connu. »
Une consécration donc pour la vingtaine de producteurs audois qui chaque année oeuvrent à fournir près de 400 tonnes de haricots, avec la reconnaissance méritée de longs efforts à mettre en valeur la richesse du patrimoine audois, au travers de sa production.