La crise de la covid-19 a profondément modifié nos vies, nos habitudes et, de manière inattendue, nos lieux de résidence. L’Insee a observé une tendance : de plus en plus de Français choisissent de quitter les grandes villes.
L’exode urbain post-Covid semble être la conséquence d’un changement de mentalité chez de nombreux Français. La quête d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, combinée à des conditions de travail flexibles, transforme notre manière de penser le lieu de vie.
L’Occitanie, terre d’exode
Selon un rapport de l’INSEE, la région se démarque par une attractivité accrue et a connu un regain massif. En 2021, l’Occitanie a enregistré un solde migratoire excédentaire de 40 000 habitants, ce qui signifie qu’il y a eu sept nouveaux arrivants pour mille habitants déjà présents. Ce chiffre représente une nette progression par rapport à 2019, où elle avait accueilli 30 000 nouveaux habitants. Les données montrent une dynamique migratoire positive : le nombre de personnes arrivant a augmenté de 14 %, tandis que les départs n’ont crû que de 3 %.
Au total, 130 000 personnes venant d’autres régions de France ont choisi de s’installer en Occitanie, alors que 90 000 habitants ont quitté la région. Parmi ces nouveaux arrivants, une part importante provient d’Île-de-France, qui représente 25 % des installations. Plus de 30 000 Franciliens se sont ainsi installés sur le territoire en 2021, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à 2019.
L’impact du télétravail
La crise sanitaire a révélé les limites de la vie urbaine. Les confinements ont poussé de nombreux Français à réexaminer leurs choix de vie et la pandémie a modifié nos modes de travail, avec la mise en place du télétravail, encourageant les Français à repenser leurs priorités en matière de logement. En quête de plus d’espace et d’un cadre de vie agréable, de nombreux habitants quittent les grandes agglomérations pour des zones rurales. En 2021, les communes rurales en Occitanie ont accueilli 145 arrivants pour 100 départs, un ratio en hausse par rapport aux 129 en 2019.
En revanche, les grandes villes comme Toulouse et Montpellier commencent à souffrir d’une désaffection : elles n’accueillent plus que 80 nouveaux habitants pour 100 qui les quittent, alors qu’elles affichaient un ratio de 87 en 2019.
Les périphéries ont la cote
L’attractivité des zones périurbaines se renforce également. Près de la moitié des personnes qui quittent Toulouse et Montpellier s’installent à moins de 100 km de ces grandes villes, dans des communes plus petites ou rurales. Par ailleurs, le phénomène des départs lointains se renforce : entre 2019 et 2021, les déménagements vers des communes distantes de 30 à 60 km ont augmenté de 26 %. La proximité des grands centres d’emploi reste une priorité, mais les gens recherchent un cadre de vie moins dense, note l’Insee.
Dans certaines régions moins peuplées, comme la vallée de l’Aveyron ou le piémont pyrénéen, les arrivées de nouveaux habitants continuent d’augmenter, même si elles restent moins nombreuses que dans les zones proches des grandes agglomérations.
Les nouveaux arrivants
Le profil des nouveaux arrivants est aussi révélateur. Environ 50 % des personnes venant d’Île-de-France choisissent de s’installer dans les aires d’attraction des villes de Toulouse et Montpellier. Ces nouveaux résidents sont souvent en âge de travailler et, pour une part significative, sont âgés de 50 ans ou plus. En 2021, une personne sur sept qui quittait Toulouse ou Montpellier était âgée de ce groupe, une augmentation de 22 % par rapport à 2019. Leurs destinations : des zones comme le littoral méditerranéen ou l’arrière-pays
Les départs des jeunes de moins de 25 ans, quant à eux, ont augmenté de manière plus modeste (+4 %). Cela pourrait indiquer que les jeunes restent davantage attachés aux grandes villes, tandis que les plus âgés cherchent à fuir la densité urbaine, laisse entrevoir l’Insee.
Louise Brahiti