Né à Carcassonne où il a toujours vécu, Paul Lacombe était un compositeur classique d’exception reconnu par ses pairs. Il a laissé son empreinte dans sa ville et marqué son temps.
L’histoire de Paul Lacombe débute le 11 juillet 1837. Né dans une famille carcassonnaise bourgeoise et très sensible à l’art, son père est propriétaire d’une grande fabrique de draps. Très tôt, le jeune Paul apprend le piano. Plus tard, il s’initiera à l’harmonie, au contrepoint et à la fugue sous l’égide de François Tesseyre, ancien élève au conservatoire de Paris.
Sa première œuvre imprimée sera d’ailleurs dédiée à ce professeur, en 1861, « Ave Maria » pour ténor et basse avec accompagnement d’orgue, publié aux éditions S. Richault. Par la suite, afin de parfaire sa culture et ses connaissances musicales, il entre en contact cinq ans plus tard avec le jeune Georges Bizet, à qui il voue une profonde admiration pour son opéra « Les pêcheurs de perles ».
Elève de Georges Bizet
Pendant deux ans, Paul Lacombe profitera de l’enseignement de Bizet qui avait accepté de lui apprendre la composition. La longue correspondance qu’entretiendront les deux hommes a notamment permis à tous les biographes de Bizet d’en apprendre davantage sur la teneur de ses cours. Un vrai rapport d’amitié se créera alors entre les deux hommes.
De ce lien, Georges Bizet lui fera rencontrer Charles Gounod, Reyer, Camille Saint-Saëns et Guiraud. Alors que la brève guerre franco-prussienne se termine par le désastre de Sedan (1870) où l’empereur Napoléon III est fait prisonnier, Lacombe devient un an plus tard l’un des membres fondateurs de la Société nationale de musique où ses œuvres y seront très fréquemment jouées après le conflit.
Il se liera d’amitié par la suite avec Vincent d’Indy et Duparc, avec qui il voyagera après la guerre en Allemagne pour assister aux représentations de Richard Wagner. Il composera par la suite moult trios, symphonies, quatuors et de nombreuses pièces pour piano. Il sera régulièrement joué aux concerts Colonne et Pasdeloup. En 1887, l’Académie des Beaux-Arts lui décerne le Prix Chartier pour sa musique de chambre.
Malgré la reconnaissance et le profond respect de ses pairs envers ses œuvres, celles-ci ne passeront jamais à la postérité. Celui qui n’a jamais voulu quitter Carcassonne pour Paris ne verra que « l’Aubade printanière », composée pour le casino de Bagnères-de-Bigorre, connaître un grand succès populaire. Ses 150 autres compositions ne seront jamais réellement reconnues à leur juste valeur.
En 1901, il sera tout de même élu correspondant à l’Académie des Beaux-Arts et promu Chevalier de la Légion d’honneur. Au crépuscule de sa vie, Paul Lacombe sera atteint par une pneumonie en 1927. Le compositeur a alors 89 ans, et s’éteint dans la nuit du 4 au 5 juin, dans sa maison de la rue Aimé-Ramond, dans la ville de Carcassonne qu’il n’a jamais quittée.
Il sera inhumé au cimetière Saint-Michel. Une souscription du 21 juillet 1929 permettra ainsi l’édification d’un monument en sa mémoire à Carcassonne où une rue porte également son nom.
(Photos wiki)