Cette semaine, dans notre rubrique consacrée aux noms donnés à nos rues, nous revenons sur l’histoire d’Achille Mir. Grand défenseur de l’identité occitane, ce poète et écrivain du XIXe siècle mettra en valeur par ses œuvres la richesse de cette langue et de cette culture. Aujourd’hui, des villes comme Carcassonne et Narbonne comportent une rue Achille Mir en son hommage.
Achille Mir verra le jour à Escales dans l’Aude, le 30 novembre 1822. Très tôt, le jeune Achille s’intéressera aux Lettres. Ce fils d’agriculteurs modestes deviendra enseignant, et exercera au sein du petit village d’Aigues-Vives. Cinq ans plus tard, il deviendra directeur de l’école annexe à l’Ecole normale de Carcassonne.
Passionné d’écriture, il compose énormément de poèmes, fables et moralités. En français dans un premier temps, puis en occitan. Le Félibrige (ou « lou Felibrige » en occitan), association et mouvement littéraire en faveur de la préservation et la promotion de la langue occitane, s’affirme de plus en plus dans le Midi et contribue à remettre l’occitan sur le devant de la scène.
Dès la fin des années 1860, il se plonge dans la recherche littéraire et l’écriture occitane. Son investissement le rapproche notamment de Frédéric Mistral, qui œuvrait déjà à l’élaboration d’une structure félibréenne dans l’Aude.
Un grand contributeur de la « renaissance occitane »
Ainsi, il participera activement au développement d’une littérature en Langue d’Oc dans l’arrière-pays cathare. L’école locale fut notamment nommée Escola Audenca – L’école audoise en 1890. C’est au sein de cet établissement que les pensionnaires cherchent s’ouvrir à d’autres registres artistiques.
Les « Bouffonades » d’Achille Mir resteront ainsi dans les mémoires de l’époque. Sa plus célèbre restera Lou lutrin de Ladèr. Des œuvres permettant à l’auteur de reconstituer par l’écrit une langue dont l’héritage a subsisté essentiellement par tradition orale.
Mir sera un grand défenseur de ces expressions occitanes et de cette langue chargée de sens et d’histoire tout au long de sa vie. Il présidera la Société de lecture en 1885, puis la Revue de l’Aude en 1886 ; puis encore l’Escolo audenco en 1892. Il s’éteindra finalement à l’orée du XXe siècle, le 10 août 1901 à Carcassonne, à l’âge de 79 ans. Il repose au cimetière Saint-Michel de Carcassonne.