La PME innovante exporte, depuis Narbonne, ses solutions d’éclairage LED dans des dizaines de pays pour des sociétés prestigieuses. Lumière sur une réussite locale.
La PME narbonnaise rayonne dans le monde entier. Spécialisée dans l’industrie de la LED (bureau d’études, prototypage, production en série), l’entreprise dirigée par Alexandre Soulier, 44 ans, est un exemple de réussite locale.
Ingénieur diplômé en optoélectronique, il s’est lancé seul à la tête de cette aventure quand la boîte qui l’employait depuis 7 ans à Fleury d’Aude a fermé. Incubée par la pépinière d’entreprises Eole dans un premier temps, sa start-up, fondée il y a 14 ans, vole à présent de ses propres ailes et fournit en éclairage des dizaines de sociétés à l’international. « L’idée de départ était simple : utiliser mes connaissances et mon expérience dans la lumière LED, qui était appliquée alors à une seule spécialité – le dentaire(1) – pour l’appliquer à l’ensemble des secteurs d’activité », explique-t-il. Brillante idée.
Un vaste marché
La technologie LED, plus performante, a peu à peu gagné du terrain pour s’imposer comme la source lumineuse la plus efficace, reléguant au placard ses concurrentes, tout en élargissant le spectre de ses domaines d’application et d’utilisation. « Partout où il y a un photon, partout où il y a un grain de lumière, on est susceptible de retrouver une LED à la source », assure l’entrepreneur. Et donc un potentiel marché pour Meodex. « Notre travail, c’est de mettre en adéquation nos connaissances avec les besoins du marché. »
L’entreprise produit ainsi des LED à intégrer pour des fabricants de matériel électronique, d’éclairage ou de machines. « Cela peut aller de la source lumineuse pour faire une analyse de tissu pendant une opération à une source lumineuse qui va être intégrée sous un hélicoptère pour l’armée, par exemple », précise Alexandre Soulier. « Comme on prend un peu tous les projets, à tous les stades, on peut avoir des projets où il n’y aura qu’une pièce et d’autres avec 10 000 pièces. »
Environ 600 commandes par an
Du porteur de projet jusqu’aux grands comptes, ses clients sont ainsi très variés. Parmi eux, Photomaton, pour qui Meodex fait, depuis plusieurs années, l’éclairage « de 2 000 et 5 000 cabines par an » dans le monde entier. « Dès que je vais dans une zone commerciale, mon premier réflexe, c’est d’aller voir quel modèle ils ont mis », sourit Alexandre Soulier. Et de citer, dans sa clientèle, Thales, Airbus Helicopters, une marque dans l’industrie du luxe (confidentiel), Zimmer, Carl Zeiss ou encore la bitteroise Technilum, « une belle société qui rayonne dans le monde entier », précise-t-il.
Avec une moyenne de 600 commandes par an, réparties à 50 % dans les pays francophones européens et à 50 % dans le reste du monde, Meodex réalise un chiffre d’affaires d’environ 1 million d’euros et emploie une dizaine de personnes sur son site narbonnais. Un bâtiment de 680 m2 dans l’espace nord du Parc méditerranéen de l’innovation (PMI) du Grand Narbonne avec un atelier de fabrication au rez-de-chaussée et la partie commerciale et administrative à l’étage.
Plusieurs pistes d’amélioration
Une recette qui marche, donc, mais toujours perfectible. Paradoxalement, la société proposant des solution d’éclairage cherche à prendre davantage la lumière. « On a des points d’amélioration sur lesquels on travaille, notamment la force commerciale et l’exposition, confie Alexandre Soulier. On retravaille notre site web et on essaie de coller aux habitudes des sociétés et à celle de nos clients, notamment en termes d’achat. La technologie, c’est quelque chose qui est en train de se populariser énormément. Il faut que l’on suive notre temps. »
Pour lutter contre la concurrence, notamment asiatique, Meodex mise sur sa valeur ajoutée : l’efficacité, en s’appuyant en partie sur l’Intelligence artificielle. « On va dire qu’il y a 10 ou 20% de notre activité où on arrive à travailler avec elle. On aimerait augmenter ce taux à 50% dans les trois prochaines années pour améliorer notre process. On a un credo chez nous : une tâche que l’on fait deux fois, c’est une tâche que l’on a fait une fois de trop. »
Les objectifs sont clairs : « Améliorer notre visibilité, conquérir plus de projets et de clients et, chez nos clients actuels, essayer de monter les quantités en puissance et les aider à faire baisser les coûts de production, puis améliorer notre développement certains pays d’Europe et aux Etats-Unis. » Une vaste feuille de route que Meodex tentera de suivre dans les années à venir. « Il faut se donner de l’ambition », conclut le dynamique chef d’entreprise.
Cyril Durand
(1) La lumière LED sert, par exemple, à durcir les composites, des céramiques photosensibles.
Photo principale : Alexandre Soulier, 44 ans, dirigeant de Meodex © Cyril Durand.