Narbonne : Kevin Bernardi : « J’ai toujours été passionné par les JO »

access_time Publié le 25/07/2024.

Le premier relayeur est parti de Narbonne Arena à 8 h 55. © Paris 2024 / Germain Hazard / SIPA PRESS

Fondateur du site Sport & Société, le Narbonnais est spécialisé dans l’organisation des JO. Il revient sur la candidature de Paris 2024 pour laquelle il a oeuvré en coulisses.

Kevin Bernardi est mordu de Jeux olympiques, une passion qui remonte à son enfance passée à regarder cet événement sportif hors normes à travers la télé, depuis son canapé narbonnais. Il a aujourd’hui 35 ans, un métier (clerc de notaire) et une passion olympienne toujours intacte. Quand il n’est pas à l’office notariale, il distille son expertise sur l’organisation de JO aux lecteurs du site Sport & Société qu’il a créé en 2009.

Une connaissance qui l’a amené à jouer un rôle dans l’attribution des JO à Paris en étant consultant entre 2016 et 2017 pour un cabinet de conseil et à être le premier porteur de la flamme olympique lors de son passage dans l’Aude le 16 mai dernier (lire notre article). Retour sur un parcours olympique à l’occasion du lancement des JO de Paris ce vendredi 26 juillet. 

Comment avez-vous été sélectionné pour porter la flamme olympique lors de son passage à Narbonne ? 

C’est le comité d’organisation qui m’a contacté et m’a proposé d’être relayeur. Sachant que ça fait des années que je suis en contact régulier avec eux, de par mon activité de consultant et mon site.

D’où vous vient cette passion pour les Jeux olympiques ?

Par la télé, par l’histoire aussi et toutes les grandes performances qu’il y a pu y avoir. Depuis tout jeune, j’ai toujours été passionné par les JO. Puis ensuite, j’ai eu l’opportunité de travailler sur l’aspect organisation en profondeur. En licence, j’ai fait un rapport en droit international sur l’organisation des Jeux et en master [droit public], j’ai fait un mémoire sur la gouvernance du comité international olympique. Et en parallèle, en 2009, j’ai créé mon site internet.

Ce qui vous intéresse, c’est le côté événementiel  et non sportif ?

C’est ça, je suis vraiment dans la partie organisation, ses différentes facettes : économique, aménagement du territoire, reconversion des sites et les candidatures. […] Suivre celle de Paris m’a permis d’être dans les coulisses et faire les différents déplacements internationaux, notamment à Lima en 2017 pour la décision finale.

On pense souvent que c’est coûteux et pas forcément rentable. Est-ce vrai ?

C’est extrêmement difficile de le quantifier parce qu’on est toujours dans la recherche de l’immédiateté alors qu’un événement comme ça, il faut le regarder sur une échelle à 5, 10, 15 ans. Je pense notamment à l’exemple de Barcelone où le bénéfice des Jeux s’est constaté 10 à 15 ans plus tard.

De quelle manière ?

De par l’aménagement du territoire qu’il y a eu. Quand on voit Barcelone d’avant 1992, c’était très fermé, la dynamique des Jeux, a permis d’ouvrir la ville sur la Méditerranée, d’aménager des axes routiers, des moyens de télécommunication… Mais il y a des contre-exemples comme Athènes 2004, où tout a été construit sans la réflexion et la planification, et ils se sont retrouvés avec des « éléphants blancs » : des infrastructures construites en dur mais qui n’ont pas d’utilité après. […] Depuis quelques années, le CIO veille de plus en plus à cette question de l’héritage. Sur un projet comme Paris, les risques sont bien plus limités.

Pour vous, il n’y aura pas de problème majeur ?

Il y a toujours la problématique des retards, des incidents, etc., mais au global, la France et Paris ont montré déjà leur capacité d’accueillir les grands événements même si là, évidemment, c’est puissance 10. Il y a aussi l’aspect très franco-français où on va avoir tendance à s’autoflageller. On est très bon pour râler.

C’est-à-dire ? 

L’engouement est en dents de scie. Au moment des candidatures, c’est super, on voit les visuels, on voit les images de synthèse, ça rend bien, etc. Une fois qu’il y a les travaux, ça fait râler parce que ça occasionne des retards, etc. Et au moment des compétitions, là, de nouveau, il y a l’engouement populaire. 

Quel a été votre rôle de consultant pendant la candidature de Paris ?

J’ai essayé d’étudier les faiblesses des adversaires. […] Tout se faisait par message, on avait fait tout un système crypté, codé, soit par texto, soit par mail […]. C’était du lobbying pour arriver à convaincre les membres du CIO. […] J’avais notamment conseillé que la maire de Paris, dans les conférences de presse qu’elle donnait dans le cadre de la candidature, s’exprime en espagnol. 

Pourquoi ? 

Elle est native d’Espagne et qu’à ce moment, un quart de membres du CIO était hispanophone ; c’est parfois avec de petites choses comme ça qu’on arrive à convaincre. […] On m’avait aussi demandé des fiches biographiques sur tel ou tel membre du CIO. […] C’était beaucoup de veilles, de recherches, mais de la même manière qu’on m’avait demandé « d’enquêter » sur des membres du conseil municipal de Los Angeles pour voir s’il y avait une possibilité de soulever un lièvre.

Propos recueillis par Cyril Durand

Photo : Kevin Bernardi, premier relayeur lors du passage de la flamme olympique à Narbonne, jeudi 16 mai 204 © Paris 2024 / Germain Hazard / SIPA PRESS

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