Rencontre avec Yohan Alazet et Lauren Lima, décorateurs d’intérieur et ingénieurs de formation aujourd’hui installés à Narbonne, ayant notamment travaillé aux quatre coins du monde,
Fiche technique :
Nom / prénom, âge :
Alazet Yohan, 34 ans ;
Lima Lauren, 36 ans.
Entreprise/secteur d’activité :
Boilisé, décoration d’intérieur
Pouvez-vous résumer votre parcours professionnel ?
YA : Narbonnais jusqu’au Bac, je suis diplômé de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace à Toulouse, puis j’ai fait l’essentiel de ma carrière dans l’aéronautique à travers le monde, Brésil, Dubaï, Californie… A l’exception d’un démarrage en tant que consultant à Paris. Mes spécialités sont l’industrialisation et la gestion de projet.
LL : Brésilienne et diplômée en Ingénierie de production, j’ai également fait carrière dans l’aéronautique avec un démarrage au Brésil puis des postes en Californie aux approvisionnements et en planification.
Nous rentrons tous les deux de 5 ans à Los Angeles où un très fort esprit entrepreneurial nous a inspiré.
Être chef d’entreprise aujourd’hui, qu’est-ce que ça représente ?
C’est beaucoup d’administratif et de polyvalence. Ce n’est pas autant de liberté que l’on peut l’imaginer car les contraintes sont toujours là : ce n’est plus un patron qui les impose mais le cadre légal et le marché, souvent de manière moins explicite.
Mais c’est aussi la possibilité de contrôler sa carrière et un plaisir au quotidien de pouvoir faire ce que l’on aime et en voir les résultats.
La Covid-19 a-t-elle eu un impact sur votre activité ?
La Covid-19 a essentiellement été un élément déclencheur de la création de notre activité. Elle a rendu notre expatriation plus difficile et nous a poussé à réfléchir et transformer cet événement en une opportunité de faire quelque chose qui ait du sens.
Au moment de valider notre projet, l’impact de la Covid-19 a été pris en compte : la décoration d’intérieur n’a pas connu de crise (au contraire), les ventes en ligne se sont développées et l’importance d’une capacité de production locale s’est faite ressentir.
Nous pensons que les cartes topographiques en bois que nous créons sont alignées avec les besoins et envies du monde post-Covid-19.
Un conseil à donner à un jeune entrepreneur ?
Nous ne sommes pas encore en position de prodiguer des conseils entrepreneuriaux, mais il nous apparait évident que l’accompagnement par une structure professionnelle (la pépinière EOLE dans notre cas) est un énorme avantage au démarrage.
C’est un premier contrôle de la viabilité du projet, des conseils et du soutien et puis l’opportunité d’échanger avec des personnes dans la même situation. Cela permet d’éviter les principaux écueils de lancement de projet.
J’ajouterais qu’un début de carrière dans l’industrie nous apporte un certain recul sur les processus et méthodes que nous souhaitons mettre en place. Je dirais qu’une expérience en entreprise avant de se lancer est un bon facteur de succès.
Quels sont vos projets/perspectives à moyen/long terme ?
Nous démarrons notre production ce mois de septembre 2021 avec le lancement de notre premier catalogue et notre boutique en ligne, www.boilise.com. Nous devrions rapidement étendre le catalogue à de nouvelles régions et nous nous préparons à une accélération de ventes pour Noël.
Nous avons ensuite un plan itératif sur deux ans qui nous amènera à étudier les opportunités de développement de produits complémentaires, de collaboration avec des artistes, de solutions pour professionnels (hôtels, restaurants, etc…) et puis d’expansion à l’échelle européenne.
Notre objectif est de croître régulièrement, commencer à recruter et valider notre hypothèse de départ : il est possible de produire en France, et à Narbonne en particulier, de manière compétitive et éco-responsable.