Lumière sur : Julien Roger, Le Chai débarque

access_time Publié le 24/11/2022.

Cette semaine dans notre rubrique, nous faisons la connaissance de Julien Roger créateur et gérant du Chai débarque. Au sein de sa société de distribution, lui et son équipe fournissent en bons vins, spiritueux et produits du terroir, une large clientèle sur le Narbonnais et pas seulement. Rencontre exceptionnelle avec un jeune entrepreneur à succès qui s’est « fait tout seul ».

Julien Roger, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour à tous, je m’appelle donc Julien Roger, je suis natif de Narbonne. J’ai 41 ans et je suis le fondateur et gérant du Chai débarque, que j’ai créé en 2013. Nous sommes basés sur Narbonne et nous mettons en valeur les bons produits du terroir, comme le vin en grande partie. Nous sommes la passerelle entre les producteurs et les commerces qui vendent ces produits.

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Depuis le tout début ? Alors d’accord. Donc je suis né à Narbonne et j’ai fait une grande partie de ma scolarité ici. Au collège de Cité puis au lycée Diderot. J’ai longtemps joué au rugby j’étais au centre formation du Racing Club Narbonne Méditerranée, on l’appelait encore comme ça. Je jouais 3e ligne ou arrière.

Je suis ensuite parti en STAPS à Montpellier. J’ai subi une blessure au genou qui m’a contraint à arrêter le rugby. Je manquais également un peu de maturité. C’était les années FAC dans une ville étudiante, on s’est bien amusé. Mais à un moment donné, il fallait professionnellement du concret et « rentrer » de l’argent.

J’ai donc validé deux années et eu mon DEUG. En parallèle, je bossais en saison dans la restauration. On est dans les années 2000, je travaillais alors au Charly Bar à St-Pierre-la-Mer puis au Bal Masqué à Narbonne. C’est au Bal Masqué que j’ai fait la connaissance de Benoit Raymond et Pascal Nicolaï qui m’ont permis de devenir commercial chez Pernod Ricard.

On est alors en 2002, j’y resterai près de 10 ans. Je m’intéressais déjà beaucoup à tout ce qui est gestion des stocks, achats et fournitures d’entreprise… Tout ce que j’ai appris je l’ai appris chez eux. Je suis devenu agent promoteur puis chef de secteur. Mais au bout de dix ans, on a des envies d’ailleurs. J’avais envie de me lancer dans l’entrepreneuriat mais en évitant la restauration.

C’était une très bonne expérience. Je me suis mis à mon compte en tant qu’agent commercial indépendant, j’ai alors 32 ans, on est en 2011. J’ai monté mon portefeuille d’agents avec le réseau que je m’étais constitué au préalable après toutes ces années. Et en 2013, je crée donc Le Chai débarque.

Le premier siège social était sur les Barques à Narbonne justement. D’où le jeu de mots. Ensuite en 2015 on déménage Avenue Champs de Mars, puis en 2020 on s’installe finalement ici, 30 chemin St-Crescent.

Comment décririez-vous votre métier ?

C’est un métier où il faut être particulièrement réactif et performant. Dans un secteur en pleine mutation, avec des contextes national et international qui évoluent sans cesse. C’est un milieu où il faut être particulièrement flexible par rapport à nos clients. Pour pouvoir pérenniser ce genre d’activité, il faut un maximum de maîtrise dans tous les domaines. De l’achat, à la distribution, commercialisation, facturation, livraison…

Nous essayons de dispenser un maximum de services avec un stock toujours à disposition rapidement. Nos activités se déroulent à 80% sur le département mais pas seulement. Pour illustrer approximativement, on va dire sur des axes Béziers jusqu’aux Angles puis de Villefranche-Lauragais à Gruissan. Les produits que nous distribuons sont à 70% des produits locaux d’Occitanie.

Nous nous fournissons chez de nombreux producteurs locaux avec qui nous avons établi une véritable relation de confiance. Nous avons une politique d’achat/vente au même prix que chez le producteur. Et nous fournissons des restaurateurs, épiceries fines, magasins de proximité, entreprises et comités d’entreprises.

Êtes-vous impactés par le contexte actuel ? Avez-vous souffert pendant les crises liées à la Covid ?

Disons qu’au début on a eu très peur, notamment quand les restaurants et commerces non essentiels ont dû fermer. Evidemment pour nous ça aurait pu être terrible. Mais au final, cela a eu un impact positif car ça nous a permis de diversifier notre clientèle et notre fonctionnement. Et c’est notamment grâce à cela qu’aujourd’hui on a pu bien évoluer.

Ce qui nous impacte en revanche, avec la guerre en Ukraine et le contexte global, c’est le coût des matières « sèches ». Le verre, le liège, le carton… La fluctuation des prix ne nous aide pas. Les frais de transport liés au prix des carburants également contribuent à accroître les difficultés. Mais pour l’instant on n’a pas eu à augmenter nos tarifs pour compenser.

Comment envisagez-vous l’avenir et quelles sont vos perspectives à moyen terme ?

Nous souhaitons pérenniser l’entreprise en poursuivant notre bon développement. Qualitativement d’abord puis quantitativement ensuite. Cinq employés plus un saisonnier travaillent chez nous, je viens d’embaucher un commercial à plein temps. Je dispose d’une équipe formidable qui a une grande part de responsabilité dans le succès de l’entreprise.

Je veux conserver notre marque de fabrique qui est ce lien avec les producteurs locaux. Leur rendre hommage et aussi parler d’eux. Ils nous font vivre au quotidien malgré les difficultés, et la confiance que nous partageons les uns envers les autres est une des clés de notre bon fonctionnement. Cette proximité que nous entretenons avec eux et la mise en valeur de leurs produits sont indispensables.

J’essaie également de me montrer à la fois prudent tout en étant dans l’anticipation. Je communique beaucoup via le sport narbonnais. Notamment auprès du Racing Narbonne, des Centurions au Narbonne Volley, où encore au Narbonne Handball.

Je voudrais évidemment remercier mes proches. Ma famille et mes amis qui ont toujours été là pour moi. Je me suis fait « tout seul » entre guillemets dans le sens où je suis parti de rien. Eux m’ont toujours soutenu alors que le monde de l’entreprise ne m’était pas tout tracé.

(Photos L’Echo)

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