L’INRS alerte sur la qualité de l’air dans les espaces de travail

access_time Publié le 05/04/2022.

L’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (de son nom complet) informe sur les gestes à adopter notamment pour bonifier la qualité de l’air, alors que la Covid est toujours là.

Avec la fin du port du masque et du retour massif des salariés dans les entreprises, la ventilation des locaux et la qualité de l’air intérieur au travail suscitent toujours des interrogations. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS, ph. DR) a développé pour les entreprises une méthode simple pour s’assurer que l’apport d’air neuf est suffisant.

Afin de contrôler le renouvellement de l’air dans les locaux de travail, la mesure du taux de dioxyde de carbone (CO2) s’est généralisée notamment dans le contexte de la pandémie, et de nombreux appareils de mesure existent aujourd’hui. Malgré leur simplicité d’utilisation, les questions restent nombreuses : pourquoi mesurer le taux de CO2 et comment s’assurer que l’apport d’air neuf est suffisant ? Pourquoi mesurer le taux de CO2 dans les espaces de travail ?

« La réalité en entreprise et dans les établissements recevant du public nous montre que les débits d’air neuf ne sont pas toujours connus. La mesure du taux de CO2 permet de savoir de façon pratique si les apports d’air neuf sont suffisants ou non par rapport à l’occupation des locaux » explique Romain Guichard, responsable de laboratoire au sein du département Ingénierie des procédés à l’INRS.

En respirant, les occupants d’un local produisent du CO2 qui se disperse dans la pièce et dont la concentration augmente progressivement. C’est à partir de la mesure de cette concentration qu’il sera possible d’établir des règles d’occupation de l’espace. Pour exemple, dans le cadre de la pandémie de Covid-19, une concentration maximale de CO2 de 800 parties par million (ppm) est recommandée.

Habituellement, une valeur inférieure à 1 000 ppm correspond à une bonne qualité d’air dans les locaux à pollution non spécifique, c’est-à-dire où la pollution de l’air est uniquement due à la présence humaine. En pratique, comment mesurer le taux de CO2 et s’assurer que l’apport d’air neuf est suffisant ?

Le masque au sein de l’entreprise : une situation pas si lointaine (ph. DR).

Installer un capteur dans une pièce et surveiller en permanence que la concentration maximale de CO2 ne soit pas dépassée n’est pas une approche satisfaisante. La méthode à mettre en place suppose dans un premier temps de mesurer le CO2 en conditions réelles, sur une durée limitée et avec des personnes témoins.

« Pour cette mesure, il est essentiel de choisir un détecteur à capteurs infrarouges (NDIR2), les autres types de capteurs – électrochimiques ou à semi-conducteurs – ne mesurant pas le CO2 sélectivement » précise Romain Guichard.

Une fois le taux de CO2 connu, l’outil de calcul développé par l’INRS permet d’estimer les débits d’air neuf et de simuler l’évolution de la concentration en CO2 en fonction du nombre d’occupants, de leur activité et du volume du local pour prévoir quand la limite recommandée sera atteinte. Le dispositif est applicable dans tous les espaces de travail où la pollution de l’air est uniquement due à la présence humaine.

Des mesures de prévention adaptées peuvent alors être mises en place : limitation du nombre de personnes en fonction du volume des locaux, durée d’occupation, consignes d’aération. « Au-delà de la pandémie, cette approche peut améliorer significativement la qualité de l’air dans les locaux du secteur tertiaire en y évitant l’accumulation de polluants » conclut le chercheur.

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