À l’invitation de la Drac, la ville aimerait devenir “Ville d’art et d’histoire”. Ce label offre de réel avantages mais ne s’obtient pas d’un coup de baguette magique.
Limoux deviendra-t-elle, dans un futur plus ou moins proche, une « Ville d’art et d’histoire »* ? Le conseil municipal du 17 juillet dernier a en tout cas donné le coup d’envoi d’un long processus menant à l’obtention du label. Une volonté vivement encouragée par la Drac d’Occitanie (Direction régionale des affaires culturelles).
La première question qui s’impose revient à demander quels sont les avantages d’apposer le terme de « Ville d’art et d’histoire sur les panneaux de la cité ? En réalité, à travers un dispositif global de valorisation, ils sont nombreux.
En résumant, on peut citer la visibilité, le conseil et expertise, les réseaux et le partenariat et l’aide aux subventions. En effet, le ministère de la Culture apporte un soutien financier aux collectivités locales sur présentation d’une demande d’aide au projet et défini annuellement sous réserve du vote du budget de l’État.
Indispensable SPR
Limoux y voit donc deux avantages principaux : un plus grand rayonnement à l’échelle nationale et internationale et l’obtention de subventions supplémentaires. Pour autant, rien n’est gagné car, comme le soulignait récemment dans la presse locale l’adjoint en charge du Patrimoine, Gilbert Aupin, « il s’agit d’une procédure longue, fastidieuse et qui représente un travail conséquent ».
Et pour cause : avant toute chose, en guise de hors d’œuvre, pourrait-on dire, la Ville de Limoux doit définir un site patrimonial remarquable (SPR). Selon la note de synthèse, on parle d’un dispositif « visant à protéger et mettre en valeur le patrimoine architectural, urbain et paysager des territoires ».
« Basculer dans une dimension plus importante »
Le dossier initial, soumis à la Commission du patrimoine et de l’architecture, ne compte pas moins de 150 pages. C’est dire l’ampleur de la tâche. On la mesure encore plus quand on sait que la ville en tant qu’entité ne constitue pas un SPR. Pas plus d’ailleurs que les cinq bâtiments historiques, et seize bâtis remarquables recensés sur la commune.
C’est donc, dans un premier temps, une étude pointue de délimitation visant à identifier clairement les enjeux patrimoniaux de Limoux qui doit être engagée. Parce que sans SPR, pas de label « Ville d’art et d’histoire. « Le SPR sera un marchepied vers ce label qui, si nous l’obtenons, devrait nous faire basculer dans une dimension plus importante, nous faire entrer dans le cercle restreint des villes reconnues », a martelé Gilbert Aupin lors du conseil municipal.
Notre correspondant local
Photo : La ville de Limoux © DR.
* Créé en 1985, le label «Ville ou Pays d’art et d’histoire» est attribué par le ministre de la Culture, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire, aux communes ou groupements de communes qui s’engagent dans une politique de sensibilisation des habitants, des visiteurs et du jeune public à la qualité du patrimoine, de l’architecture et du cadre de vie. Ce label succède à l’appellation « Ville d’art » disparue en 2005. À ce jour, le réseau national compte 190 « Villes et Pays d’art et d’histoire » : 119 Villes et 71 Pays. En Occitanie, quinze communes ont décroché ce label, dont Narbonne et Carcassonne.