Médecin de profession, agriculteur reconnu pour ses compétences et maire de Castelnaudary, Jean Durand a occupé d’autres fonctions que l’on appelle nationales dans une vie consacrée à l’acte politique.
S’il est né le 8 janvier 1865 aux Cammazes dans le Tarn, Jean Durand repose au cimetière de l’ouest à Castelnaudary depuis le mois d’octobre 1936. C’est à travers la cité chaurienne devenue sienne que ce médecin de profession a lentement mais sûrement gravi les échelons de la vie politique, occupant successivement ou conjointement de nombreuses fonctions locales et même nationales.
Maire plutôt deux fois qu’une
Installé à Castelnaudary, Jean Durand s’est rapidement intéressé à la vie de la cité. Fort de son statut de médecin et donc de notable, il a débuté sa carrière politique dans le rôle de conseiller municipal en 1902. Il ne lui a fallu que deux petites années pour s’installer dans le fauteuil de premier magistrat.
Il va rester maire de Castelnaudary pendant huit ans, devenant par ailleurs, en 1909, conseiller général de l’Aude pour le canton de Castelnaudary-Sud. Au département, Jean Durand a longtemps occupé les fonctions de vice-président et de rapporteur permanent du budget.
Au décès de son successeur à la mairie de Castelnaudary, son confrère Jean Mordagne, Jean Durand a retrouvé ses fonctions de maire et ce jusqu’en 1919. Sa carrière politique l’a mené bien au-delà des simples frontières de «son» Lauragais. C’est presque naturellement qu’il a épouse les fonctions de député de l’Aude après son élection sous l’étiquette radicale en 1906.
A l’époque, le cumul des mandats était plutôt bien vu ! Au Palais Bourbon, en tant qu’élu de la ruralité, Jean Durand s’est mué en ardant défenseur des agriculteurs en créant le tout premier Groupe de Défense Paysanne.
Président de commission au sénat
De la grande maison des députés à celle des sénateurs, il n’y a finalement qu’un pas qu’a franchi aussitôt Jean Durand alors qu’il n’était plus le maire de Castelnaudary. C’est, en effet, en 1921 que l’ancien premier magistrat de la cité chaurienne a été investi dans les habits de sénateur de l’Aude, un poste qu’il va occuper jusqu’à sa disparition en 1936.
Trois ans plus tôt, il a été élu président de la commission du… vote des femmes. Prémices de la fin d’une anomalie française ? Il faudra toutefois attendre onze longues années pour que, le 21 avril 1944, le général de Gaulle octroie par ordonnance dans le cadre du gouvernement provisoire d’Alger, le droit de vote aux femmes françaises. Jean Durand a peut-être apporté sa pierre à l’édifice.
De l’Agriculture à l’Intérieur
Que manquait-il à ce médecin de campagne pour qu’il puisse se targuer d’une vie politique pour le moins bien remplie ? Des fonctions gouvernementales par exemple. Gagné ! La case est cochée.
L’ancien député défenseur des agriculteurs s’est vu investi dans le rôle de Ministre de l’Agriculture du 17 avril 1925 au 10 avril 1926 et ce dans quatre gouvernements successifs : ceux de Paul Painlevé puis d’Aristide Briand ! Ce dernier l’a aussi nommé.
Ministre de l’Intérieur du 10 avril au 17 juillet 1926 dans ses deux gouvernements, Jean Durand a également été Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts du 21 février au 2 mars 1930 dans le gouvernement de Camille Chautemps. Dans la vie politique, il aura bel et bien eu plusieurs vies…