Les tendances du marché de l’emploi sur le Narbonnais

access_time Publié le 06/03/2025.

France Travail vient de publier ses statistiques pour 2024. L’occasion de zoomer sur le bassin d’emploi du Narbonnais. 

Une femme, âgée entre 25 et 49 ans, d’un niveau CAP/BEP et inscrite depuis moins d’un an. Voici le portrait robot du demandeur d’emploi type sur le Narbonnais. C’est en tout cas ce qu’il se dégage de la dernière livrée statistique de France Travail. Sur le bassin d’emploi de Narbonne regroupant 170 700 habitants pour 69 580 actifs, 54 % des demandeurs d’emploi ont entre 25 et 49 ans, les moins de 25 ans ne représentant que 14% et les plus de 50 ans, 32%. Autre forte tendance : 55% des demandeurs sont inscrits depuis moins de 1 an.

Un bassin avec un taux de chômage supérieur à celui de l’Aude et de l’Occitanie.

Un retour à l’emploi rapide

Une majeure partie des demandeurs d’emploi le sont de courte durée, presque une bonne nouvelle :  “Une personne qui perd son emploi doit se retourner au plus vite pour qu’on puisse lui proposer et trouver un nouveau travail dès la première année. C’est une des clefs de la réussite”, explique Pierre Gouzy, directeur de l’agence de Narbonne. Ces personnes-là ont donc plus de chance de reprendre rapidement le chemin de l’emploi.

La formation indispensable

Une des clefs de réussite dans cette quête car, fort heureusement, elles sont nombreuses. Comme la formation. “La difficulté de notre mission, c’est de rapprocher, de mettre en adéquation, les besoins du marché avec les profils des demandeurs d’emploi”, précise Yves Ngoma, directeur délégué pour l’Aude. Alors chaque partie doit se rapprocher de l’autre. France Travail oriente les demandeurs d’emploi vers des formations pour acquérir des compétences demandées par le marché et dans le même temps proposent aux entreprises de regarder des profils qui ne correspondent peut-être pas à 100% à leurs attentes.

« Sortir du cadre formel »

Pour cela, plusieurs leviers existent chez France Travail : “On travaille beaucoup avec l’immersion. Un dispositif qui permet à l’entreprise d’accueillir un demandeur d’emploi et de bénéficier d’une période de 3 ou 5 jours sous convention, sans formalité administrative. On voit rapidement si ça fonctionne ou pas”, détaille Pierre Gouzy.

Autre événement, favorisant le rapprochement : du Stade vers l’emploi. “Une matinée sportive qui réunit recruteurs, demandeurs d’emploi et conseillers France Travail autour d’une partie de rugby à toucher, où tous sont anonymes au départ. Cet événement permet de sortir du cadre formel des entretiens qui peut être intimidant et paralysant pour certains demandeurs. Et les recruteurs peuvent voir sur le terrain des choses qu’un CV ne montrera jamais.” 

L’exclusion numérique

Autant de dispositifs mis en place pour gommer les différents freins bloquant le retour à l’emploi. “Sur le département de l’Aude, étonnement, ce ne sont pas les difficultés de transport qui représentent le premier obstacle mais bien l’exclusion numérique”, précise Yves Ngoma. Un équipement défaillant, un manque de dextérité avec l’outil informatique et on peut vite être en difficulté dans son parcours de recherche d’emploi.

“Une nouvelle fois, le démarrage de l’accompagnement au plus tôt est un gage de réussite, d’autant plus avec l’accompagnement intensif et le contrat d’engagement où on demande un volume de 15h hebdomadaires en moyenne consacrées à ses démarches de recherches d’emploi, prévient le directeur narbonnais. Si le demandeur est acteur et impliqué dans son retour à l’emploi, ça fonctionnera forcément. Nous, on peut accompagner, donner tous les outils mais il faut absolument que le demandeur se sente acteur.”

L’image de l’entreprise

Si France Travail incite à un engagement fort côté demandeur, ses conseillers tentent aussi de faire passer des messages aux entreprises : “Le recruteur doit aujourd’hui penser à l’image de son entreprise, à son attractivité, conseille Pierre Gouzy. Ce sont parfois des petites choses, une flexibilité, de légers avantages accordés mais ça suffit à faire une différence” Surtout dans le secteur de la restauration où l’après-Covid a montré que les salariés avaient revu à la hausse leurs exigences. 

Un besoin important en personnel saisonnier. ©DR

Et dans un bassin d’emplois comme le Narbonnais où 65% des projets de recrutements sont saisonniers, cette donnée a son importance. D’autant que le territoire n’est pas immense et que les saisonniers se font vite passer le mot sur les des employeurs.

Photo : Yves Ngoma, directeur départemental délégué, et Pierre Gouzy, directeur de l’agence de Narbonne de France Travail. ©A.G.

Arnaud Gauthier

Les chiffres clefs  

  • Les chiffres de l’emploi sur le narbonnais
  • 170 700 habitants sur le bassin narbonnais
  • 69 580 actifs
  • 17 740 demandeurs d’emploi inscrits en catégories ABC
  • 72% de la population en âge de travailler
  • 920 habitants supplémentaires chaque année
  • 11,3% taux de chômage sur le Narbonnais (10, 4 % pour l’Aude, 8,9% en Occitanie, 7,2% en France)
  • 65 %  des projets de recrutements sont saisonniers (58% pour l’Aude, 39% en Occitanie, 30% en France)

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