Les Enfants au Cinéma : « Un événement intemporel et universel »

access_time Publié le 23/11/2021.

La première édition du festival Les Enfants au Cinéma a eu lieu en octobre à Ouveillan et Sallèles-d’Aude. Son directeur artistique Etienne Garcia en dresse un bilan très positif et se projette vers 2022. Avec enthousiasme.

D’où est venue cette idée de festival Les Enfants au Cinéma ?

D’une réflexion avec Antoine Ros lors de l’hiver 2020 à l’aube du premier confinement. On avait primé lors de nos festivals respectifs des enfants acteurs pour la sortie de leurs films et on s’est dit pourquoi ne pas en faire un sujet ; le sujet d’une manifestation qui verrait revenir des enfants des années après leur(s) rôle(s) pour redécouvrir leur film et leur travail et le transmettre à trois générations de publics.

La curiosité a été le moteur et les rencontres qui s’en sont suivies ont fait le reste. A l’évocation du thème auprès de différents talents, les sourires ont éclairé les visages : le festival allait pouvoir exister artistiquement.

Pourquoi avoir choisi la ruralité pour implanter cet événement ?

On se demande souvent ce qui nous a émerveillé dans la fiction livre et film sur le thème de l’enfant et je crois que les mots qui revenaient étaient : insouciance, liberté, découverte, émotion, évasion.

Finalement, il nous fallait proposer ce festival à des communes rurales dont les sites nous ramenaient dans cette authenticité, avec les places du village, le clocher, le vieux cinéma du village, la passerelle au dessus du Canal du Midi, les salles des fêtes. Ouveillan et Sallèles-d’Aude sont de très belles communes et très complémentaires de par leurs sites et leurs équipements. C’est une articulation parfaite.

De plus, le clin d’œil au vin avec les vendanges, la croissance, maturité, la transmission n’est pas sans rapport avec notre sujet de l’enfant qui grandit. Ce festival ne pouvait s’inscrire ainsi que dans ce cadre rural, viticole et méditerranéen.

Quelle est la philosophie de ce festival ?

Elle est multiple. Transmettre tout d’abord, que ce soit aux nombreux élèves présents et aux publics, transmettre de l’expérience d’acteur, de l’expérience artistique jusqu’à évoquer un parcours de vie en tant que femme ou homme repéré(e) dès l’enfance avec des parcours passionnants.

C’est aussi le collectif. Collectif d’acteurs, collectif de bénévoles pour une organisation, collectif à travers un chœur d’enfants, un groupe d’élèves ou un public venu voir un film.

C’est également la bienveillance à chacune et chacun, quel que soit son âge, sa culture, son origine sociale : ces films sont bienveillants et universels. Je crois que Charlie Chaplin, mis à l’honneur cette année par le centenaire du film Le Kid, répond bien à cette philosophie pour un événement intemporel et universel.

« Un festival qui rassemble est une histoire de vie »

Vous portez ce projet avec Antoine Ros. Vous vous connaissez bien ?

Nous nous sommes connus en 2015 quand nous lancions parallèlement des festivals de cinéma totalement différents par leurs concepts mais complémentaires : lui au sein de communes rurales des Pyrénées-Orientales, moi au sein de communes urbaines en Haute-Garonne.

En dehors des collaborations partagées, c’est le premier événement que nous créons ensemble pleinement et notre complémentarité est une réelle force pour concevoir et réaliser au plus juste possible ce Festival des Enfants au Cinéma.

Quel bilan dressez-vous de la première édition ?

On a été agréablement surpris par l’affluence qui a été considérable avec notamment des jauges augmentées pour le concert de piano et des salles doublées pour Les Choristes. Les villes d’Ouveillan et de Sallèles qui ont porté ce projet, ont impliqué les élus et citoyens au cœur de la manifestation.

Le tout se terminant par un hommage aux Choristes en présence de l’équipe et des élèves de la maîtrise du Conservatoire dirigée par Delphine Rode que je salue pour son travail musical. On ne pouvait pas rêver meilleure première édition.

Vous aviez un beau plateau. Quel était l’état d’esprit des invités ?

Les nombreuses photos faites par nos excellents photographes parlent d’elles même à mon sens. On a eu de très beaux retours des invités rassemblés sur deux jours seulement autour de films profondément différents. Voir des équipes se retrouver des années après est un moment magnifique à vivre. C’est une histoire de vie.

D’autres ne se connaissaient pas et se sont rencontrés à Ouveillan et Sallèles-d’Aude. Ils ont notamment partagé le concert de piano sur les musiques de films. C’est justement la philosophie du festival qui rassemble et crée un véritable lien entre tous les acteurs de la manifestation.

« La venue de Barratier a donné un sens à la manifestation »

La présence du réalisateur Christophe Barratier a-t-elle donné une envergure particulière au Festival ?

Totalement. Tout d’abord car il a marqué les esprits pour les générations en 2004 avec Les Choristes. Ensuite parce qu’il a énormément tourné dans sa carrière avec des enfants et qu’avec Antoine Ros on a tout de suite pensé à Christophe pour incarner cette passion des enfants au cinéma. Enfin, il a transmis énormément à sa fille Violette, devenue aujourd’hui réalisatrice et qui nous a fait l’honneur d’être marraine de l’édition.

Tout cela conclu par sa venue et son aller-retour de Paris pour la clôture du festival, une venue qui a pris toute sa valeur tant auprès des talents qu’il a repérés à l’époque, que ceux qui le connaissaient, que pour les enfants chanteurs, que pour le public présent et surtout pour le sens donné à la manifestation

Quels moments forts retenez-vous ?

Une exposition d’affiches à Sallèles-d’Aude qui a rappelé tant de souvenirs de films au public venu nombreux et qui la découvrait.

Le concert de piano à quatre mains à Sallèles-d’Aude avec un bis en hommage à Chaplin Smile / Les Temps Modernes en présence de Julien Ronet-Chaplin.

Le lancement du festival avec les scolaires et leur rencontre magique avec l’équipe de La nouvelle Guerre des Boutons.

La venue du jeune Jean Scandel, qui nous a éblouis pour L’Ecole Buissonnière.

Les déclarations de Léo Gatignol, fils du comédien Grégory Gatignol (Les Choristes, La nouvelle guerre des boutons).

La partie de pétanque à Sallèles d’Aude mêlant invités et passionnés.

Les enfants qui entonnent Cerf volant volant aux vent, pendant le générique de fin des Choristes devant Violette et Grégory. Si je continuais l’énumération, l’article serait un roman.

« L’union de communes n’est pas courant »

Vous avez eu de bons retours de la part des participants et du public ?

On n’en a pas eu de négatifs donc c’est positif. Je retiendrai que le public est venu de Sallèles, d’Ouveillan, du territoire du Grand Narbonne et même d’autres contrées du département et de la Région.

Le rôle des villages accueillants est-il important ?

Les communes d’Ouveillan et de Sallèles-d’Aude sont porteuses du festival. On a beaucoup d’admiration pour l’engagement et le travail conjoint de Jean-Paul Chaluleau et d’Yves Bastié, de leurs élu(e)s et de leurs services qui ont cru en cet événement majeur et y ont apporté leurs moyens financiers, techniques et humains.

Ce festival a la particularité d’être l’union de communes, ce qui n’est pas courant comme association, mais qui a tout son sens dans le projet de ce festival , qui plus est dans une situation de sortie de crise sanitaire où la culture a un rôle majeur à tenir.

Le Grand Narbonne a aussi eu un rôle important sur cette première édition avec notamment la participation du Conservatoire autour d’un projet artistique commun.

A quoi peut-on s’attendre pour la deuxième édition en 2022 ?

Une édition se termine et une autre se profile. Nous réfléchissons avec Antoine Ros mais aussi avec Christelle Jaulain, qui nous accompagne à la production, à une proposition qui puisse enchanter petits et grands.

Un projet a déjà été lancé : celui des films d’enfants des écoles participantes. Les maires d’Ouveillan et Sallèles-d’Aude leur ont décerné des Claps lors de la cérémonie de clôture de l’édition.

Nous souhaitons grandement poursuivre sur le plan local la collaboration avec le Conservatoire du Grand Narbonne. Nous aurons à cœur de pouvoir imaginer, concevoir et construire avec Jean-Paul Chaluleau, Yves Bastié et le Grand Narbonne cette édition 2022.

Etienne Garcia et sa famille lors du festival (Ph. DR).
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