Avec l’invasion de l’Ukraine, c’est toute la filière agricole et particulièrement céréalière mondiale qui est impactée. Dans l’Aude, cela se ressent aussi à l’échelon régional, notamment avec la chute libre des exportations viticoles.
Après l’embargo russe et le Brexit, les viticulteurs ont vu leurs ventes impactées par la pandémie mondiale et l’arrêt des exportations notamment vers la Chine, ainsi que les différents confinements et la suspension des ventes aux cavistes, cafés et restaurants. Aujourd’hui, c’est le marché russe qui se ferme aux viticulteurs.
Bastien Perrenoud est vigneron à Pennautier dans l’Aude. Il exporte 60% de la production de ses 110 hectares de vignes. Après des années d’effort, il pensait conquérir le marché russe. « Ça fait quelques années qu’on essaie de se développer en Russie, c’est un marché qui est assez compliqué à percer parce qu’il y a pas mal de taxes et la distribution est très centralisée. Mais dans le cadre d’une foire professionnelle à Moscou autour du 10 février, on avait enfin trouvé un des plus gros importateurs russes. »
Quelques kilomètres plus loin, toujours dans l’Aude mais du côté de Limoux, la blanquette fait la réputation des vignobles. Françoise Antech y est vigneronne et l’export représente 70% de son chiffre d’affaires. La dernière livraison vers la Russie est partie à la veille de l’éclatement du conflit. « On est dépendant des décisions des états, de ce qui va se passer, c’est surtout émotionnellement que c’est compliqué. »