Jean Galant, le président, nous parle de son association Le Verger du Canal, de ses actions diverses et du projet en cours visant au bien-être des écoliers de Ventenac. Où il est question de végétalisation.
Qu’est-ce que l’association Le Verger du Canal ?
L’association ‘’Le Verger du Canal’’ est une association de loi 1901 fondée par un collectif d’habitants en 2017. C’est un lieu avant tout, un verger avec actuellement 65 arbres fruitiers où des habitants du village peuvent venir récolter des fruits gratuitement.
C’est un lieu éducatif, culturel et un espace de sensibilisation à l’environnement. Chaque année, nous plantons un arbre pour la naissance des enfants du village. Les parents sont invités à planter l’arbre de leur enfant au verger.
Des arbres, mais pas que…
Nous avons installé une ruche sur place et nous avons d’autres ruches dans une autre zone. Ces ruches, nous permettent de sensibiliser le public à la menace qui pèse sur les abeilles et nous permettent également de mettre en place des animations de récolte et d’extraction de miel.
Les abeilles sont un support essentiel pour sensibiliser le grand public et les enfants dans les écoles alors que le miel permet à l’association de récolter des fonds pour assurer l’entretien des ruches et du verger.
Nous avons crée des panneaux pédagogiques que nous avons installés au verger afin de montrer l’importance des insectes dans notre environnement. Pour le côté culturel, nous organisons chaque premier week-end de juillet, un concert de soul et jazz au verger pour faire découvrir ce lieu
Quels sont ses objectifs et sa zone d’intervention ?
Les objectifs de l’association sont de réunir les habitants petits et grands, autour des fruits en leur assurant un production régulière. C’est aussi un moyen d’embellir les abords de notre village et de recréer à terme, un biotope favorisant la biodiversité et la préservation de la faune et de la flore local.
Nous avons également comme objectifs de sensibiliser et d’éduquer les enfants et le public en général aux gestes écoresponsables et à la préservation de notre environnement.
Quel est le dernier projet majeur mené par l’association ?
Nous menons plusieurs projets de front, mais le dernier projet d’ampleur fut l’installation du composteur collectif. Il nous aura fallu 1 an et demi pour que celui-ci soit accepté par la population et utilisé de manière optimale.
Pour s’assurer du bon fonctionnement, nous avons dû assurer un suivi très régulier. Nous passions sur le site tous les jours au début pour trier et éliminer les déchets non biodégradables et s’assurer qu’il n’y pas d’incivilité.
Nous avons eu beaucoup de courage, car nous retrouvions de tout au début, du verre cassé, des poubelles éventré et puis au fur et à mesure de notre investissement, les choses sont rentrées dans l’ordre d’elles mêmes et les habitants réfractaires ont pris le pli et se sont mis au compostage. Ce fut pour nous une grande victoire !
« La végétalisation est une des solutions »
Pourquoi ce projet avec l’école de Ventenac ?
Le projet «La Canopée scolaire» a vu le jour en fin d’année scolaire. Nous intervenions déjà à l’école et nous nous sommes aperçus que les arbres de la cour de récréation montraient des signes de faiblesse très avancés. Nous avons contacté la mairie de notre commune pour savoir s’il y avait un projet en cours pour remplacer ces arbres.
Malheureusement avec le petit budget de notre commune, pas de projet. Nous avons donc décidé de mettre en place ce projet pour trouver des fonds et remplacer les arbres de l’école. Nous nous sommes donné pour objectif de trouver 3000€ pour arriver à mener ce projet à son terme.
Enfin, nous pensons que les collectivités ne doivent pas être les seules à mener des projets en faveur de l’environnement et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Les associations et les habitants peuvent travailler avec la collectivité pour trouver des solutions concrètes.
Pourquoi ce nom générique de canopée scolaire ?
Le nom du projet «La Canopée Scolaire» nous semblait parlant, le but de ce projet et de créer des zones d’ombre et de fraîcheur dans cette cour très bétonnée. Quoi de mieux qu’une canopée pour répondre à ce problème d’îlot de chaleur ?
Face au réchauffement climatique, la végétalisation est indispensable ?
La végétalisation est une des solutions pour créer des zones de fraîcheur. Lors des fortes chaleurs, les végétaux transpirent et peuvent faire baisser les températures de plusieurs degrés. La plantation d’arbre ne suffit pas, il faut désimperméabiliser les sols.
Le bitume accumule la chaleur et la restitue en continu. Ce sont des façons de faire d’un autre temps. Ne devons sensibiliser les parents à ce phénomène pour avoir du poids auprès des collectivités.
L’été que l’on vient de traverser ne vous donne-t-il pas raison ?
C’est un sujet compliqué ! Les gens ont du mal à comprendre la différence entre la météo et le climat. Ce sont des termes très proches et pourtant ils n’ont pas la même signification. Quand on parle de météo, on parle du temps qu’il fait à un instant T, alors que le climat est plus général : c’est un condensé de données qui montre l’évolution de la météo à une échelle plus importante. Mais, nous dirions, oui !
Ces trois dernières années peuvent donner raison. Mais même si nous avons tort, nous pouvons trouver d’autres arguments. Dans notre région, comme celles du pourtour méditérranéen, nous connaissons des printemps et des étés chauds et les anciens le savent bien car il ne nous ont pas attendus pour planter des arbres sous lesquels ils pouvaient se retrouver pour palabrer. Se protéger du soleil et des UV, surtout pour les enfants, est essentiel dans nos régions.
« Ne pas laisser un monde en ruine »
Comment allez-vous végétaliser cet espace ?
Le projet va se réaliser en 3 phases. Nous espérons que d’ici la fin de l’année nous aurons récolté 1000€. A ce jour, nous avons 800€ et nous restons confiant quant à l’objectif donné cette année. Dans cette première phase, nous espérons planter cinq à huit nouveaux arbres.
Pour ce faire, nous allons laisser les arbres déjà en place même si leur état de santé n’est pas bon. Nous allons ajouter les jeunes plants entre chaque arbre existant. Cela permettra de conserver l’ombre des anciens arbres et de laisser le temps aux plus jeunes de grandir et de prendre le relais.
Il y a le choix des essences aussi et là nous sommes accompagnés par David, un employé communal, qui possède une bonne connaissance des végétaux les plus adaptés à notre région.
Vous avez été aidés financièrement par un mécène ?
Notre association, ne fonctionne qu’avec du mécénat, ce n’est pas la première fois que nous fonctionnons ainsi pour mettre en place nos projets. Lorsque nous avons voulu planter des arbres fruitiers avec les enfants de l’école, nous avons monté un projet intitulé ‘’L’arbre des copains’’ et nous avons démarché des pépinières et des arboriculteurs et à notre grande surprise, deux entreprises ont répondu présent et nous ont fourni 25 arbres fruitiers.
Quand nous avons créé le rucher, nous avons fait appel aux réseaux sociaux et aux journaux et surprise à nouveau, les citoyens du Grand Narbonne ont répondu présent. Pour la Canopée scolaire, nous avons envoyé des mails et des courriers aux entreprises du Grand Narbonne et du Lézignanais, et là aussi certaines entreprises comme ALLIANTZ, spécialisée dans le photovoltaïque à Lézignan, a été la première à nous soutenir.
Aujourd’hui, une deuxième entreprise a répondu présent mais ne souhaite pas être citée. Nous savons que nous allons trouver les 200€ manquant à l’objectif 2023 et pourquoi pas plus ?
N’allez-vous pas faire face à d’autres demandes similaires ?
Si bien sûr, c’est pour cela que nous n’hésitons pas à demander des soutiens à l’échelle départementale, régionale et parfois nationale. C’est un travail de longue haleine mais nous le faisons parce que nous avons des convictions et parce que nous ne voulons pas laisser un monde en ruine aux futures générations.
