De par son histoire, la France a vu son influence se propager aux quatres coins du monde. Certains territoires, à l’image de la Guyane, des Antilles ou encore de la Nouvelle-Calédonie constituent les vestiges de ce que l’on appelait alors l’empire colonial français. Mais saviez-vous que la République française détient toujours des territoires en plein cœur de Jérusalem ?
Le domaine national français en Terre sainte est le nom officiel de l’ensemble des propriétés de l’Etat français au Moyen-Orient. Il regroupe en son sein quatre possessions situées dans la ville de Jérusalem, toutes acquises au cours du XIXe siècle :
– le monastère d’Abou Gosh, à l’ouest de Jérusalem : l’abbaye Sainte-Marie de la Résurrection d’Aboush Gosh de son nom complet, est un monastère mixte fondé en 1900. Il redonne ainsi vie à une très ancienne église que les croisés assimilaient à l’Emmaüs biblique, où aurait été accueilli Jésus-Christ après la Résurrection, par deux pèlerins qui ne l’auraient alors pas reconnu. Le site et l’église seront confiés à la France par l’Empire Ottoman en 1873. Il est aujourd’hui rattaché à l’ordre de Saint-Benoît.
– l’Eglise du Pater Noster, ou Eléona, à Jérusalem-Est : situé sur le mont de l’Ascension, c’est Héloïse de la Tour d’Auvergne qui fait don du site à la France en 1868. Cette église datant du IVème siècle, est construite selon la tradition catholique, à l’emplacement où Jésus aurait enseigné le Notre Père à ses disciples. Depuis 1874, la France a confié la garde du site à l’ordre des carmélites.
– le Tombeau des Rois, situé au centre de Jérusalem dans la partie orientale : il est constitué d’un ensemble de tombes juives monumentales taillées dans le roc, et remonterait selon la tradition judaïque et hébraïque à la période du Second Temple de Jérusalem, soit 600 ans avant J.-C. Les frères Emile et Isaac Pereire l’avaient acquis en 1878, puis le site sera offert à la France par leurs héritiers, en 1886. Les tombes maintenant vides abritaient notamment le sarcophage de la reine Hélène d’Adiabène.
– l’Eglise Sainte-Anne de Jérusalem : église catholique de Jérusalem-Est, elle est administrée par les Pères blancs. Elle se situe juste à côté de la piscine de Béthesda, où Jésus-Christ aurait accompli un miracle en guérissant un paralytique, selon l’Evangile de St-Jean. Elle a été offerte par le sultan ottoman Abdülmecid Ier, en remerciement de l’intervention française lors de la guerre de Crimée.
L’église a été le centre de frictions en 1996 lors de la visite de Jacques Chirac, puis en 2020 lors de la visite d’Emmanuel Macron, tous deux ayant exigé que les militaires et services de sécurité israéliens évacuent ce territoire français. A noter que l’Eglise accueille aujourd’hui une ONG œcuménique chargée d’analyser les comportements des Israéliens et Palestiniens lors des passages de checkpoints.