Connu dans la France entière, le célèbre plat, qui a fait notamment la réputation de Castelnaudary, a désormais sa place sur les cartes des restos branchés Outre-Atlantique.
On ne plaisante pas avec la gastronomie française et donc on ne plaisante pas avec un de ses fleurons : le fameux cassoulet. Pour certains gourmets et les passionnés du sujet, il s’agit quasiment d’une religion originaire du Sud-Ouest mais que l’on peut pratiquer partout en France.
Cette religion-là n’est pas monothéiste et, autant le dire : la « guerre » d’appartenance fait rage. Alors, le cassoulet de Castelnaudary ou de Toulouse ? En toute neutralité, on peut juste constater que les habitants de Castelnaudary utilisent du confit d’oie ou encore de canard, tandis que les Toulousains optent pour la saucisse de mouton. Ajoutons à cette bataille la ville de Carcassonne où la perdrix s’est, dit-on, ajoutée à la recette.
Puisqu’il s’agit carrément de religion, donnons la parole à un juge de paix : le Carcassonnais Prosper Montagné, auteur du Larousse gastronomique. Il n’avait pas fait dans la demi-mesure en qualifiant le Cassoulet de « dieu de la cuisine occitane ». Il avait malicieusement ajouté, selon la sainte trinité :
« Castelnaudary le Père, Carcassonne le Fils, Toulouse le Saint-Esprit, cassoulets soient-ils ! »
Ainsi, tout le monde est content. D’autant plus qu’aujourd’hui, le Cassoulet compte parmi les plats les plus cuisinés et consommés en France. Deux chiffres pour assurer la démonstration : 85 000 tonnes de cassoulets sont produits dans l’Hexagone, dont 22 000 peuvent être classées haut de gamme.
« Un ragoût un peu chic »
Loin, bien loin de la cité chaurienne, la recette a su s’implanter là où ne l’imaginait pas. Qu’on se le dise : le cassoulet a traversé l’Atlantique. Le plat à base de haricots a réussi à faire son trou chez les Ricains.
Dans les pages gastronomiques du très célèbre New-York Times, on peut lire par exemple que « les Américains voient le cassoulet comme un ragoût un peu chic, plus cosmopolite et sophistiqué que les haricots que l’on mange depuis toujours aux Etats-Unis, de la Nouvelle Angleterre au Texas ». Mieux : Philippe Bertineau, à New York, le chef français du restaurant Benoit à New York a carrément instauré le National Cassoulet !
L’engouement ne cesse de croître et les bonnes tables de Big Apple font en sorte de proposer la spécialité de Castelnaudary sur leur cartes. En particulier les restaurants français très prisés par les New-Yorkais.
Outre Benoît sur la 55e, on pense à La Sirène à Soho, au Bistrot les Amis sur Spring street, à Chez Napoléon sur la 50e ou encore à l’adresse Chez Felix sur Broadway. D’autres grandes villes américaines comme San-Francisco, Houston ou Chicago ont suivi la mode culinaire à la Française. Le made in Castelnaudary en quelque sorte.
Grâce à Obama ?
En 2008, quand les Etats-Unis fêtèrent leur premier président afro-américain, Barack Obama, sur Times Square, parmi la foule filmée par les chaînes infos du monde entier, une bannière géante avec le mot « Cassoulet » fut déployée. Le plat devint l’un des termes les plus « googlés » de la soirée. De là à dire que l’engouement américain pour le plat chaurien est parti de là, il n’y a qu’un pas. Aisément franchi !
Selon la légende…
Durant la guerre de Cent Ans, lors du siège de Castelnaudary par les Anglais, les assiégés affamés auraient réuni tous les vivres disponibles (fèves et viandes), pour confectionner un gigantesque ragoût ou estofat, afin de revigorer les combattants. Ceux-ci purent alors chasser les Anglais et libérer la ville. De l’origine du cassoulet, selon la légende.
La Grande Confrérie
Créée en 1970, la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary a pour mission de servir le prestige, diffuser et défendre les traditions et la qualité du célèbre plat local. Le Grand Conseil est composé d’un Grand Maître, de deux Grands Chanceliers, d’un Grand Chambellan, d’un Grand Argentier et d’un Grand Ordonnateur. La première manifestation officielle de la Confrérie a eu lieu le 18 avril 1970.