L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse de son nom complet, continue année après année de conserver tout son attrait malgré ses 13 siècles d’existence. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur un monument qui a traversé l’Histoire.
Abbaye bénédictine fondée à la fin du VIIIème siècle, elle fut jadis l’une des plus importantes de toute la région. Placée sous la protection directe de Charlemagne, champion de la chrétienté, le territoire sous l’autorité de l’abbaye atteindra Saragosse, dans l’actuelle Espagne, au cours de son apogée au XIIème siècle.
Jouant le rôle de médiateur durant la croisade contre les Albigeois, l’abbaye de Lagrasse cherchera à apaiser les tensions entre les villes dites « hérétiques » de Carcassonne et Béziers, opposées au Roi de France et à l’Eglise.
Par la suite, la richesse de l’abbaye conjuguée au terrible contexte de la Guerre de Cent Ans, fera de l’abbaye une cible de choix pour nombre de brigands. Ses murailles, élevées durant cette période, permettront de la sauvegarder, mais coïncideront avec le début d’un lent et long déclin.
Il faut attendre deux siècles plus tard, avec l’apparition de la réforme mauriste, pour voir la construction du clocher de 80 mètres, dont il ne reste que la moitié de nos jours. Finalement scindée et vendue en deux parties distinctes à la Révolution, l’abbaye traversera les tumultes d’une période troublée, jusqu’à son classement en tant que monument historique en 1923.
Depuis 2004, l’abbaye est occupée par la communauté religieuse des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu qui œuvrent au quotidien à la restauration de l’abbaye. Ainsi, une petite partie de l’abbaye appartient désormais au Département de l’Aude, et les collectivités y organisent régulièrement de nombreux événements culturels.
Le dernier en date : Monolithe et perles de verre de l’exposition In Situ, investit les lieux pour permettre à l’artiste plasticien Philippe Chitarrini et au scénographe Eric Michel de mettre en valeur leur exposition.