La taxe soda fait grincer des dents dans l’Aude

access_time Publié le 11/02/2025.

Destinée à limiter la quantité de sucre dans les boissons et donc à faire baisser sa consommation, la taxe soda a été votée lundi 10 février au soir par les députés.

Inclue dans le budget 2025 de la Sécurité sociale, une taxe dite « soda » vise à durcir la fiscalité sur les boissons sucrées. Exit la grille qui taxait progressivement à chaque tranche de 10 grammes de sucre par litres. Désormais, il n’y a plus que deux catégories. Et difficile pour les fabricants d’être dans la tranche la plus douce.

Les résultats d’une étude scientifique menée à Toulouse

Pour les professionnels de la santé, la nouvelle est chaleureusement accueillie. Parmi les arguments qui ont inspiré le texte, une étude menée en 2023 par le centre INRAE Occitanie-Toulouse. Elle estimait qu’une taxe de 0,20 € par litre sur les sodas diminuerait la consommation individuelle annuelle de sucre d’au moins 2 kg et ainsi éviterait environ 640 décès.

Levée de boucliers en revanche chez les fabricants. Dans l’Aude, il n’y a pas de gros industriels façon Coca-Cola. Mais des artisans plus modestes. « C’est un peu de désespoir et beaucoup de déception, confie Xavier Benoist, fondateur des Brasseurs de la cité à Carcassonne qui affichent à leur carte, outre les bières locales, trois sodas : l’évident Carca-Cola, la limonade Pitchoune et le tonic Say Tray Bon.

Quelles conséquences pour les Brasseurs de la cité ?

« Les sodas représentent 10% de notre volume de production. L’avenir de la société n’est donc pas remis en cause par cette taxe mais ce sera un frein à notre développement, c’est sûr. » Car même si les enjeux d’échelle ne sont pas comparables avec les industriels (la société fait environ 300 000 € de chiffres d’affaire par an), « on regarde évidemment quels sont les produits les plus rentables et on devra faire des coupes franches si nécessaire. On vend nos bouteilles de soda 1,10€, 1,20€ aux professionnels, cela va représenter un sur-coût de 7 à 8 centimes par bouteille. C’est une des clauses de revoyure que nous avons sur nos contrats, on va voir comment renégocier« .

Face aux arguments de santé publique avancés par les défenseurs de cette taxe, Xavier Benoist reste sceptique pour les produits sortants de ses ateliers : « Nous sommes sur une typologie de clientèle qui ne boit pas des litres et des litres de boissons sucrées. Nous connaissons bien nos clients, ils viennent pour un achat plaisir, pas pour une sur-consommation. »

Modifier la recette des sodas audois ?

Reste la possibilité de s’adapter et de modifier les recettes des sodas audois. Une possibilité rejetée par le patron des Brasseurs de la cité : « Il faudrait aujourd’hui qu’on divise nos quantités de sucre par deux pour atteindre la catégorie la moins taxée. Irréalisable. » A moins de recourir aux édulcorants ? « De notre côté, nous refusons de substituer le sucre par l’édulcorant car on ne connaît pas non plus tous les effets sur le moyen ou le long terme de ces substances. Mais c’est sûr que ceux qui doivent se frotter les mains, ce sont les fabricants d’édulcorant ! »

Fataliste mais pas résigné, Xavier Benoist déplore un manque de distinction entre les gros industriels et les plus modestes brasseurs : « Au final, c’est un nouveau coup dur pour les structures comme les nôtres. On subit une nouvelle loi qui est plus fiscale que médicale pour moi. »

Photo principale : le gouvernement veut durcir la fiscalité sur les sodas. DR®

Arnaud Gauthier

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