Le documentaire « Les Canaries, des îles sous perfusion » sera projeté en avant-première samedi 5 octobre, à 18 h, à la maison de la Méditerranée de Gruissan, et suivi d’un débat avec la réalisatrice.
Il s’agit certainement de l’une de ses réalisations les plus marquantes de sa carrière. Alice Roy, documentariste basée à Narbonne, a co-écrit et co-réalisé avec Yoann Périé « Les Canaries, des îles sous perfusion » pour la chaîne Arte. Il sera projeté ce samedi 5 octobre, à 18 h, à la maison de la Méditerranée de Gruissan et suivi d’un débat animé par la journaliste narbonnaise elle-même. Le documentaire est également au programme de la chaîne Arte, le soir même à 22 h, et on peut aussi le visionner sur le site de la chaîne franco-allemande, ici.
Une technologie utilisée depuis 60 ans sur l’archipel
Ce film aborde les défis écologiques et économiques du dessalement de l’eau de mer auxquels sont confrontées les îles espagnoles et met en lumière les initiatives locales oeuvrant pour la préservation de l’eau. « C’est le premier territoire européen a avoir mis en place la dessalinisation de l’eau de mer [il y a 60 ans]. Ce qui paraît magique quand on en a à profusion mais en fait cela soulève plein d’autres questions que l’on montre dans le documentaire », explique Alice Roy.
À travers de nombreux témoignages de scientifiques, d’agriculteurs et d’acteurs de la protection de la nature, le documentaire révèle les limites d’une telle technologie. « Les Canaries n’ont pas leur propre énergie, elles sont donc obligées d’acheminer du pétrole depuis le continent pour produire l’électricité pour dessaler l’eau. Cela génère des déchets, des saumures rejetées directement en mer avec des conséquences catastrophiques », indique la réalisatrice.
15 millions de touristes par an
Bien sûr, cette eau sert à alimenter la population locale mais elle abreuvent également les 15 millions de touristes qui déferlent chaque année sur cet archipel de l’Atlantique. « Le tourisme a été surdéveloppé avec des piscines à perte de vues dans certaines zones », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Il y a aussi la mono-culture intensives de bananes qui n’ont rien à faire sur ce territoire. Hormis le fait que la terre est arable et qu’il y a du soleil, la bananes est un fruit qui a besoin d’eau et aux Canaries, il n’y en a pas. »
Ce documentaire est un « travail de longue haleine » écrit et réalisé sur un temps long. « Il a fallu trois ans entre le repérage, l’écriture la réalisation et la diffusion ce samedi », confie Alice Roy qui signe ici son premier documentaire télé. Elle fait habituellement de nombreux docus sonores et de la photo. « Je mêle plusieurs média pour raconter des histoires dont je partage les valeurs », précise-t-elle. Un travail qui vaut le coup d’oeil (consultable sur son site) tout comme ce documentaire diffusé sur Arte et à Gruissan ce samedi soir.
Cyril Durand
À noter : cette projection est proposée dans le cadre de l’événement « Faisons des MERveilles, pour une mer sans déchet », et sera suivie d’une opération nettoyage à la plage des Chalets de Gruissan (côté port), dimanche 6 octobre, à 9 h 30 (rendez-vous à l’arrêt de bus Occitanie).
Photo principale : Alice Roy © DR.
