Le très dynamique Point Jeunes de la MJC à Gruissan s’est lancé dans un nouveau projet ambitieux.
Il crée actuellement un objet roulant identifié destiné au recyclage et la réutilisation des objets en état de fonctionner.
Une initiative nécessaire à la planète et que nous dévoile avec enthousiasme Tahina Mezeix, la responsable du Point Jeunes.
Parlez-nous un peu du Point Jeunes de la MJC et de son dynamisme.
Le Point Jeunes, au-delà de proposer des activités sur les vacances et les temps périscolaires, investit les jeunes chaque année dans des projets issus des domaines culturels, écologiques, citoyens. Certains des projets, menés avant Cabanatroc, sont emblématiques.
Notamment :
-Secrets de cuisine en 2012 : la CAF de l’Aude utilise encore ce projet comme source d’inspiration pour les jeunes.
-Entre racines et avenir en 2013 : échange de jeunes Franco-Palestiniens.
-Dessine-moi un conte, projet intergénérationnel qui a également impliqué les enfants de l’accueil de loisirs de Gruissan.
-Sortie d’un disque de Motionless en 2015, cinq jeunes du point jeunes qui ont créé ensemble un groupe de rock et jouent actuellement dans certaines festivités en saison.
-A la Rencontre de l’histoire et de l’autre : projet sur le devoir de mémoire avec un périple à Lyon et des rencontres avec des anciens résistants.
-Projet d’ici et d’ailleurs en 2019 : séjour en Corse et à Marseille sur la thématique de la protection de l’environnement dans deux sites différents.
Comment est venue l’idée de participer au dispositif de la CAF «Je défends ma planète» ?
Chaque année, le Point Jeunes participe au dispositif 100% gagnant de la CAF avec chaque fois une thématique différente. Pour l’année 2020, l’intitulé exact proposé par la CAF était «Ensemble pour une planète propre demain». C’était une suite logique du projet «D’ici et d’Ailleurs» initié par Aurélie Espitalié en 2019.
«Les jeunes se sont investis dès le début»
Quelle a été la base de votre projet ?
Le concept de la Cabanatroc a été découvert à Villeurbanne lors d’une rencontre inter MJC : les jeunes y ont vu quelques cabanes à dons statiques. Cela les a intéressé et ils se sont alors penchés sur la question de comment le proposer à Gruissan où ont lieu régulièrement des manifestations et des festivals.
L’idée est venue alors de proposer le même concept mais avec une mobilité pour permettre une mise à disposition plus pratique de la Cabanatroc notamment sur des manifestations, afin qu’elle devienne un véritable outil pédagogique susceptible aussi d’animer des ateliers sur des thématiques environnementales.
Comment les jeunes se sont-ils investis ?
Les jeunes se sont investis dès le début de la réalisation de la Cabanatroc, quand il a fallu commencer par réaliser une maquette de la Cabane. Cette réalisation a été faite avec l’aide de Marcel Peyre sur plusieurs mercredis. Pour la construction de la Cabane, ils y participeront également et seront accompagnés par des adultes compétents. Aucun des jeunes n’a d’expérience dans le bricolage, mais ce chantier sera pour eux l’occasion, une fois de plus, d’apprendre.
En quoi est-il important, dans une société de consommation à outrance, de donner une seconde vie aux objets ?
Nous mutons de plus en plus vers une société de consommation où l’on fabrique davantage. Les ressources s’appauvrissent et on tend vers une production de déchets en masse. Sans parler des habitudes des consommateurs à toujours stocker dans leurs placards : c’est un peu usé ou plus à son goût, donc on rachète, et on conserve ce qui est inutilisé «au cas-où». Nous trouvons important de faire prendre conscience aux gens l’impact de ce comportement de surconsommation sur notre planète.
Les objets ne demandent qu’à pouvoir être réutilisés… dans d’autres foyers.
«Ce ne sera pas une déchetterie bis»
Que sera la Cabanatroc ?
La Cabanatroc prendra la forme d’une roulotte en bois sur une plateforme de remorque. Des ouvertures y seront aménagées pour permettre au public d’y accéder et de déposer des objets ou d’en prendre.
Un règlement définira le type d’objet qui pourra y être laissé. Lors des déplacements de la Cabanatroc sur des manifestations, des animations thématiques pourront être organisées. Par exemple : atelier pour apprendre à réparer du petit électroménager, redonner vie à un vieil ordinateur, conférences sur le tri sélectif etc.. La Cabanatroc ne sera pas une déchetterie bis, tous les objets qui y seront déposés devront être en état de fonctionnement et devront pouvoir être réutilisés par d’autres.
Est-ce un projet long à mener ?
Oui, de l’idée du projet jusqu’à sa réalisation, il faut compter 6 à 7 mois. Nous avons été freinés par le confinement, mais nous avons pu obtenir un délai supplémentaire pour le réaliser.
Quel est l’apport de Marcel Peyre ?
Marcel Peyre est le responsable technique du projet. C’est un technicien hors pair et il adore transmettre aux jeunes depuis plus de trente cinq ans à la MJC. Il a appris aux jeunes à réaliser une maquette à l’échelle, il leur a expliqué les techniques d’assemblage en menuiserie. Il est un référent pour les jeunes et les passionne.
«Une action qui va perdurer dans le temps»
Comment la Ville de Gruissan soutient-elle le projet ?
La ville soutient de manière générale le Point Jeunes puisqu’elle finance l’accueil de jeunes et soutient donc chacun des projets mis en place. Pour la Cabanatroc, elle fournit le local pour la fabrication. Andrée Domenech, adjointe de la vie associative, a été séduite par le projet et le défend avec ardeur.
La Cabanatroc pourrait-il avoir des «petits frères» ailleurs qu’à Gruissan ?
Oui si ce projet séduit d’autres structures qui souhaitent le développer. Nous nous tenons à disposition pour répondre à d’éventuelles questions.
Est-ce une des actions dont le Point Jeunes est le plus fier ?
En effet, car c’est l’une des actions les plus visibles, qui séduit le plus de monde et qui va perdurer dans le temps.