Inégalités salariales en Occitanie : les femmes toujours moins payées que les hommes

access_time Publié le 06/03/2025.

En Occitanie, les femmes salariées du secteur privé perçoivent en moyenne 14 % de moins que les hommes, à temps de travail équivalent. Un écart qui s’explique à la fois par une surreprésentation féminine dans les métiers les moins rémunérateurs et par des différences de salaire au sein même des professions.

Ce jeudi 6 mars, l’Insee publie une étude intitulée Les femmes ont des métiers moins rémunérateurs mais aussi des salaires inférieurs pour un même métier. Ce travail met en évidence des inégalités salariales persistantes entre les femmes et les hommes en Occitanie. À temps de travail équivalent, le salaire moyen des femmes est inférieur de 14 % à celui des hommes, un écart proche de la moyenne nationale.

L’étude précise que “le salaire des femmes en équivalent temps plein (EQTP) est inférieur de 350 € par mois à celui des hommes”. Cette différence s’explique par plusieurs facteurs : des interruptions de carrière plus fréquentes, un recours plus important au temps partiel, mais aussi des écarts de rémunération pour un même poste.

Des métiers peu rémunérateurs majoritairement occupés par des femmes

Les salaires varient fortement selon les professions, allant de 1 550 € pour les aides à domicile à plus de 4 850 € pour les médecins salariés. Les métiers les moins rémunérés sont majoritairement occupés par des femmes : elles représentent 60 % des emplois parmi les 10 % les moins bien payés (moins de 1 650 € par mois). À l’inverse, elles occupent 40 % des postes les mieux rémunérés (au moins 3 500 € mensuels).

Un quart des femmes salariées de la région travaillent dans des professions où le salaire moyen est inférieur à 1 732 €, contre 18 % des hommes. Elles exercent souvent comme agents d’entretien, caissières ou aides à domicile, tandis que les hommes dans cette tranche salariale sont plus souvent ouvriers non qualifiés. Les professions les mieux rémunérées (au-delà de 2 710 €) concernent 18 % des femmes et 25 % des hommes, incluant médecins, dirigeants ou ingénieurs.

Cette répartition des sexes par profession explique 40 % des écarts de salaire, soit une différence de 140 € par mois en moyenne.

Des écarts de salaire au sein des mêmes professions

Au-delà du choix de profession, l’étude met également en évidence des différences de salaire pour un même métier. “Les différences salariales entre femmes et hommes pour une même profession expliquent l’écart de salaire restant, soit 210 € mensuels en moyenne”, indique l’Insee. Plusieurs éléments jouent un rôle, comme l’ancienneté, le type d’entreprise, le niveau de responsabilité ou encore la discrimination de genre.

Dans les professions les moins rémunérées, ces écarts sont réduits, car les salaires restent proches du salaire minimum. Par exemple, les caissiers gagnent 50 € de plus que les caissières. En revanche, dans les professions les mieux payées, l’écart peut dépasser 1 000 €, notamment pour les dirigeants d’entreprise qui perçoivent 1 110 € de plus que leurs homologues féminines.

L’écart de rémunération dépasse 20 % pour les dirigeants d’entreprise, médecins, cadres des transports et de la logistique, navigants de l’aviation, artisans et ouvriers artisanaux. Il atteint même 36 % pour les professionnels de l’action culturelle et sportive, en raison des salaires élevés des sportifs professionnels des grands clubs de football et de rugby de Toulouse, Montpellier, Perpignan et Castres.

Des écarts de salaire liés aux territoires et aux spécificités économiques locales

Les écarts de salaire entre femmes et hommes en Occitanie varient selon les territoires, influencés par la structure économique locale. Dans les grandes agglomérations comme Toulouse, où les métiers bien rémunérés sont majoritairement masculins (ingénieurs, cadres techniques, chercheurs), les écarts sont plus marqués. À l’inverse, ils sont moins prononcés à Montpellier, où ces secteurs sont moins développés.

Certaines zones se distinguent par la présence d’activités très masculines et bien payées, comme le nucléaire à Golfech, l’industrie chimique à Lannemezan ou la recherche à Gard rhodanien, creusant les écarts salariaux. À l’inverse, dans des territoires où dominent des métiers féminisés et faiblement rémunérés (hôtellerie, tourisme), les femmes perçoivent des salaires nettement inférieurs.

Photo : les inégalités salariales toujours présentent. ©Illustration

Garlonn Gaud

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