A plus de 700 mètres d’altitude, le château de Quéribus projette son élégante silhouette au-dessus d’un superbe panorama, de la mer Méditerranée aux Pyrénées. Mentionné pour la première fois en 1020, dernier bastion de la résistance cathare en 1255, puis forteresse de frontière de la France de 1255 à 1659, il est un des exemples d’architecture défensive du Pays Cathare le plus représentatif.
Le château de Quéribus se situe au sud du département de l’Aude, à la limite avec les Pyrénées-Orientales. Quéribus, Popia Cherbucio, est mentionné pour la première fois en 1020 sur le testament de Bernard Taillefer, Comte de Besalú (actuelle Catalogne). En 1111, le Comte de Besalú entre sous la domination du Comte de Barcelone.
Ce dernier devient roi d’Aragon en 1162. Quéribus garde alors le Nord du territoire du Royaume de l’Aragon. Lors de la Croisade contre les Albigeois, il abrite des religieux cathares. Benoît de Termes, diacre du Razès, s’y réfugie et y meurt en 1241.
Une pièce maîtresse du dispositif défensif français
Quéribus est le dernier bastion à tomber aux mains des Croisés français en 1255. Le chevalier Chabert de Barbaira tient cette ultime défense. Le château entre alors dans le Royaume de France, sous le règne de Saint Louis. En 1258, le Traité de Corbeil fixe les frontières entre la France et le Royaume de l’Aragon au sud des Corbières, à portée de vue de Quéribus.
Le château de Quéribus devient une pièce maîtresse du dispositif défensif français. Reconstruit par les rois de France à la fin du XIII et XIVème siècle, il perd son intérêt stratégique en 1659. Le Traité des Pyrénées fixe alors définitivement une nouvelle frontière entre la France et l’Espagne beaucoup plus au Sud de Quéribus.
15 à 20 hommes suffisaient pour défendre le château
Perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres d’altitude, Quéribus surveille les Corbières, les Fenouillèdes et la plaine du Roussillon. Trois enceintes étagées prolongent la falaise. De la 3ème enceinte, surplombant l’édifice, à la 1ère enceinte, les différents types d’ouverture des murs montrent plusieurs campagnes de construction.
Des fines archères, utilisées par les arbalétriers, aux meurtrières canonnières plus larges pour les armes à feux,quatre siècles d’évolution sont représentés. Plusieurs systèmes de défense des portes sont présents : assommoirs et bretèches par exemple. Les points vulnérables sont dotés des moyens de surveillance : chemin de ronde, casemate. 15 à 20 hommes suffisaient pour défendre le château.
Monument historique
Quelques éléments de vie quotidienne sont conservés : citerne, corps de logis, emplacement de cheminée, salle de stockage. Au point le plus haut de la 3ème enceinte, le donjon polygonal domine l’ensemble. A l’intérieur, une salle gothique à deux niveaux (cave et salle principale) est éclairée par une grande fenêtre à meneau.
Sur le mur ouest, les arrachements de la hotte d’une cheminée sont visibles. Le voûtement repose sur un pilier massif, sensiblement excentré. Cet ensemble voûté supporte une terrasse, accessible par un escalier en vis, situé dans une tour rectangulaire accolée au donjon.
De ce point culminant, le panorama s’étend de la mer Méditerranée aux Corbières, jusqu’aux Pyrénées ariégeoises. Quéribus est classé monument historique depuis 1907. Des travaux de restauration sont menés depuis plus de 10 ans : sauvegarde, consolidation et mise en valeur des éléments architecturaux.
Le château de Quéribus et l’Espace audiovisuel Achille Mir méritent une visite. Ils sont ouverts toute l’année. Renseignements : 04 68 45 03 69.
(Photos/commune de Cucugnan)