« Les Grands buffets de Lyon », c’est ainsi que se présente un restaurant qui s’apprête à ouvrir ses portes dans la capitale des Gaules. Louis Privat, fondateur du célèbre établissement narbonnais, parle de « récupération déloyale ». Les Lyonnais s’expliquent.
Porteurs avec leurs partenaires d’un projet de buffet dans le Vieux-Lyon, des restaurateurs lyonnais affirment avoir écrit à Louis Privat pour lui présenter leur concept. Une lettre dans laquelle ils expriment leur souhait d’« échanger sur son (votre) expérience de créateur des Grands buffets de Narbonne ». La missive aurait été envoyée juste avant que la mayonnaise ne monte sérieusement autour de cette ouverture.
Rappel des faits : le groupe Gaget a repris la Tour rose, un lieu emblématique du Vieux-Lyon. Et souhaite y installer « un établissement sur le concept des Grands buffets de Narbonne ». De nombreux articles de presse ont relaté cette future ouverture et l’information est parvenue jusqu’aux oreilles de Louis Privat. Le patron et fondateur des Grands buffets de Narbonne n’a pas du tout apprécié la nouvelle et l’a fait savoir.
« Défendre la réputation des Grands buffets »
Dans la foulée, Louis Privat écrit une lettre ouverte à ses homologues lyonnais : « Il est de mon devoir de défendre la réputation des Grands buffets contre toute récupération déloyale de notre notoriété. Évidemment, je reste attentif à vos réponses et aux mesures que vous voudrez bien prendre afin d’éviter désormais toute confusion entre votre futur établissement et les Grands buffets. »
Réponse souhaitée, réponse obtenue
Dans le courrier qu’il envoie à Louis Privat, le groupe Gaget présente son projet de buffet : « Ce concept de restauration traditionnelle apparaît en pleine croissance : vous-même, Marseille-Vitrolles, puis Reims… Plus que surfer sur la vague, nous souhaitons nous inscrire dans un développement sur le long terme. Aussi, nous sollicitons votre diligence afin que vous puissiez nous accorder un peu de votre temps et nous vous remercions par avance de votre retour. »
La tournure se veut assez formelle et semble tenter d’établir le dialogue. Contactée, la responsable communication du groupe se dit « surprise par la réaction de M. Privat. Notre projet n’a pas pour vocation de rentrer en concurrence avec les Grands buffets de Narbonne. Oui, nous sommes sur un concept de buffet mais je pense que nous ne sommes pas le seul établissement à proposer cette idée. Nous allons travailler des produits lyonnais, en circuit court. Notre volonté est de mettre en évidence les productions des agriculteurs et artisans de notre région, en mettant en place une politique de prix revalorisés rémunérant plus largement leur travail. Nous avons choisi le buffet car c’est la formule qui permet de présenter le plus de produits différents à nos clients. »
Rendez-vous pour une troisième mi-temps ?
Le groupe Gaget réfute de même la notion de concurrence en avançant l’argument de la distance : « C’est vrai qu’il faut tranquillement faire quatre heures de route pour aller de Lyon à Narbonne, ce qui reste loin de la notion de voisinage ».
Enfin, la responsable communication suggère « avant d’engager les uns les autres des procédures pour quelques motifs devant la juridiction compétente, de nous retrouver sur un terrain de rugby avant une troisième mi-temps digne du temps passé : Narbonne-Lyon ou Lyon-Narbonne ». Cela permettrait peut-être de faire redescendre… la pression.
Contacté ce lundi 31 mars, Louis Privat ne souhaite plus « communiquer sur l’ouverture de ce restaurant ».
Arnaud Gauthier
Photo : les Grands buffets de Narbonne, un lieu unique. ©Les Grands buffets
