La sécheresse a tari, en 2023, la source qui alimentait en eau Jonquières et Coustouge. Des allers-retours de camions-citernes ont été mis en place pour les alimenter. Depuis début mars, un nouveau captage est en activité.
2016. Une sécheresse décennale frappe les Corbières. Les débits des cours d’eau affichent une hydrologie à l’étiage et plusieurs captages se tarissent. Parmi eux, la source de la Fraisse. C’est elle qui alimente Jonquières et Coustouge, petits clochers des Corbières qui, à eux deux, culminent tout juste à 200 habitants. Rapidement dans l’année, un nouveau forage est mis en place et va puiser dans la source des Prats.
Tout recommence en 2023
Pourtant, sept ans plus tard, rebelote. La sécheresse de 2023 tarit à nouveau la source. Les villages qui, entre-temps, ont adhéré à RésEau11 vont bénéficier du soutien de ce syndicat mixte regroupant 220 communes et intercommunalités de l’Aude. Dans un premier temps, RésEau11 va prendre en charge les rotations de camions-citernes venant ravitailler le château d’eau. Puis, sur le moyen terme, un nouveau forage est réalisé à quelque 200 mètres du précédent sur la source des Prats. Depuis début mars, ce dernier alimente des villages qui retrouvent un semblant de normalité. Le citernage peut stopper. Durant plus de 16 mois, les va-et-vient de 230 camions auront porté secours aux habitants pour un coût annuel de 80 000 €.

La fin de la mésaventure ?
Ces communes sont-elles pour autant sorties d’affaire ? Les leçons du tarissement des deux sources, coup sur coup, qui les alimentaient peuvent laisser craindre une prochaine troisième mésaventure. Si l’adage est bien connu, du côté de RésEau11, on se veut optimiste. “Toute source peut se tarir ou être victime de pollution. On ne peut jamais vraiment prédire ces choses-là. Mais le débit mesuré de cette source en octobre était à 20m3/heure. A une période de l’année où il est censé être au point bas, il était au même niveau que le maximum jamais enregistré sur le précédent forage qui lui descendait à 2-3m3/h jusqu’à finir par s’éteindre”, tranquillise André Viola, président du syndicat mixte. En face de ce débit, les besoins des deux villages cumulent à 7m3/h, de quoi, là-aussi, gonfler l’optimisme. “Les habitants ont connu le citernage et ses difficultés. Ils ont respecté les consignes de sobriété qui sont, je pense, aujourd’hui aussi ancrées dans leurs habitudes”, poursuit André Viola.
Un nouveau schéma directeur pour 2026
Reste qu’à l’échelle départementale, dans un souci d’anticipation, il est nécessaire d’inventorier les sources et captages qui pourraient connaître le même sort que la Fraisse et les Prats. RésEau11 redessine donc son schéma directeur en ce sens. La version actuelle, datant de 2017, est rapidement devenue obsolète. La faute aux coups de boutoir d’un dérèglement climatique qui ne cesse de s’accélérer. Le nouveau schéma est attendu courant 2026. Le temps presse.
Photo : l’inauguration du forage a eu lieu le 7 mars en présence du préfet de l’Aude. ©DR
Arnaud Gauthier