De bien maigres récoltes en prévision

access_time Publié le 21/08/2020.

Il est d’ores-et-déjà acquis que les fortes chaleurs de ces dernières semaines auront un impact significatif sur la production agricole. Pour faire face à cette situation préoccupante, des mesures ont été mises en place au niveau gouvernemental. Ainsi, l’Aude a été ajoutée à la liste des départements éligibles à ces mesures.

L’Aude pourrait en bénéficier à très court terme

Car au-delà des températures caniculaires, c’est surtout le manque de pluie qui se fait terriblement ressentir pour les agriculteurs du département. Et surtout leurs sols, en particulier les éleveurs en proie à des difficultés pour nourrir leurs troupeaux en raison de la dégradation des ressources fourragères. Ainsi, seuls quelques millimètres de pluie sont tombés depuis le début du mois d’août. Le Lauragais en particulier se trouve confronté à une vague de sécheresse qui aura des conséquences. Des précipitations quasi-nulles depuis juillet qui ont entraîné l’accélération de la mise en place de mesures d’accompagnement pour les jachères et cultures dérobées, qui pour l’instant ne concernent que l’Ariège, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot-et-Garonne et le Tarn.

Et en l’absence d’amélioration notable des précipitations prévues sur les prochaines semaines, les agriculteurs audois auront eux aussi la possibilité de retarder le débit des cultures dérobées, c’est-à-dire intercalées entre deux cultures principales annuelles, afin de reconstituer les réserves de fourrage. De même, les exploitants qui en font la demande pourront reporter cette période au 1er septembre. Dans ce cas, l’obligation de présence de ces cultures dites « transitoires » se terminera au 27 octobre, ce qui permettra qu’elles soient comptabilisées comme surface d’intérêt écologique, entraînant alors le versement de l’avance du paiement vert.

Des rendements en chute libre

Et notamment pour le blé dur, une des principales cultures audoises, qui s’échelonne entre 25 à 45 quintaux de production à l’hectare. Une année vraiment très mauvaise, à l’image de la viticulture et d’autres champs de grandes cultures qui ont essuyé une succession d’aléas climatiques peu favorable au rendement. Culture emblématique du Lauragais, le blé dur selon les secteurs affiche une diminution de 50 % de sa production. De 25 à 45 quintaux récoltés cet été contre 45 à 58 quintaux l’an dernier, selon les services de la chambre d’agriculture. Frédéric Rozis, conseiller agricole à la chambre, note que les rendements ont enregistré un net recul en particulier dans le Lauragais pour cette céréale, car ses sols, plus profonds, sont plus propices à absorber les excès d’eau. Un engorgement d’eau depuis les précipitations de l’hiver dernier, qui a nui au développement racinaire des sols.

En visite à Toulouse vendredi dernier, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie assurait « rester extrêmement attentif à l’évolution de la situation, au niveau national comme au niveau local, pour adapter les mesures de soutien pour nos agriculteurs » . Espérons que les mesures en vigueur permettront de soulager le plus gros secteur de toute l’économie audoise, particulièrement sinistré.

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