Magie, ludopédagogie, soutien scolaire : César Chalret a plusieurs cordes à son arc. Et désormais d’avoir également créé une Scène Ouverte. A Narbonne, les talents cachés sont montés sur scène. Pour se découvrir. Une bien belle expérience qui en appelle d’autres.
Comment vous est venue l’idée de ce stand-up ouvert à tous ?
C’est une action dans la continuité de mon activité. Il y a 12 ans mon complice Xavier Durand me fait découvrir la MJC de Narbonne. Nous créons le club de Magie. Nous mettons en place le Festival de Magie de Narbonne. Je découvre les rouages de la Maison des Jeunes en temps qu’administrateur puis je propose une section soutien scolaire, De l’Autre Côté.
C’est une aide aux devoirs où mes compétences de ludopédagogue permettent à l’élève de trouver dans le divertissement une solution à son exercice. Il y a aussi un travail sur les émotions. Pour plus de pratique, nous créons un événement annuel sur le thème de l’apprentissage. Chaque jeune est alors invité à mettre sa passion ou une compétence dont il est fier au service du projet.
Parallèlement, mon cheminement de magicien m’amène au stand-up. Je commence à apprendre à « faire des blagues » comme j’avais appris à « faire des tours de magie ». Bref, l’apprentissage se faisant dans la répétition, je connecte la MJC, mon activité de ludopédagogue et l’énergie des élèves pour proposer une espace d’expression que je puisse développer. La Scène Ouverte Lions Nous existe officiellement depuis !
C’est quelque chose que vous auriez aimé qu’on vous propose ?
Je suis devenu entrepreneur pour être l’adulte que j’aurais aimé rencontrer enfant. Donc même s’il y a 30 ans le stand-up n’était pas développé comme aujourd’hui, c’est un espace d’expression qui m’aurait attiré.
Narbonne regorgerait-elle de talents méconnus ?
La soirée d’inauguration a été une belle surprise ! Le public est venu curieux de l’invitation. Et certains assez audacieux pour monter sur scène ! Nous avons eu un plateau de chanteurs, magiciens, mime, poète, stand-upers.
« Chaque personne montée sur scène a touché le public »
Atterrir sur scène, c’est très compliqué ?
Atterrir sur scène n’est pas compliqué quand un espace existe déjà. C’est un cadeau que l’on peut se faire si l’on hésite à se mettre en scène. Il faut quand même avouer que ça peut ressembler à un gros pansement bien collé. Qu’il faut retirer d’un coup sec !
Quel bilan dressez-vous de cette première expérience à l’annexe ?
Le retour unanime est « quand est la prochaine ? » ! Pour ma part, je suis passé par une large palette d’émotions. Je suis excité que le public demande une Scène Ouverte sur Narbonne. Je veux maintenant proposer une expérience qui les surprendra.
Avez-vous eu de belles surprises ?
Avec mon regard d’illusionniste, je suis toujours émerveillé des coïncidences. Je pense à un papa venu avec sa fille après la lecture d’un article de journal l’après-midi. Elle prend le temps de chercher les paroles d’une chanson sur internet et l’écrit sur un cahier. Le soir, elle me demande timidement de passer pour chanter.
Sur la musique, en lisant à peine le texte, elle nous interprète « Les lionnes » de Yannick Noah. Sans le savoir dans le thème de l’événement Lions Nous. En fait, chaque personne montée sur scène a touché le public par la force de sa personnalité.
Pour certains et certaines, ça a été l’occasion de se découvrir ?
Notre prochaine Scène Ouverte accueille déjà un plateau plus grand. L’événement a bien été un tremplin pour des révélations.
A-t-il fallu pousser certains candidats à oser et franchir le pas ?
Dans l’ABC de Lions Nous, B signifie Bienveillance. Personne n’a été poussé à franchir le pas. Par contre, quelqu’un est venu me voir pour proposer un 5 minutes après avoir vu quelques passages sur scènes !
« Cinq minutes passent rapidement »
Est-ce que ça vous incite à prévoir une soirée dans le même style ?
Le public étant au rendez-vous, j’invité à une seconde Scène Ouverte pour la SISM (Semaine d’Information sur la Santé Mentale) en mars 2024. C’est dans la continuité des événements créés par mes élèves du soutien scolaire et mon activité de ludopédagogue.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes ou des moins jeunes qui n’auraient pas osé venir ?
Une occasion manquée est une invitation à faire le pas la prochaine fois. Donc se tenir informé des Scènes Ouvertes, savoir que cinq minutes passent rapidement quand on s’amuse. Et qu’il est encore possible de s’inscrire auprès de moi pour préparer mars 2024 !
Des projets personnels à venir ?
Le soutien scolaire de la MJC accueille des enfants pour apprendre autrement. De mon côté, c’est une formation continue pour proposer des exercices invitant à comprendre différemment ce qui est appris à l’école.
J’ai aussi la chance d’accompagner des adultes préparant des concours ou des oraux. Travailler sur la gestion des émotions, du temps et structurer les idées est l’occasion de découvrir des domaines inconnus.