Le Racing Club Narbonnais vient de vivre une drôle de saison en majorité sans son public mais ponctuée par un retour en fanfare dans le monde professionnel.
Aux abords du stade et sur les réseaux sociaux, le club des supporters de l’Irange Armada ont su faire parler d’eux grâce à un soutien sans faille et spectaculaire. Témoignage du trésorier Frédéric Brivady.
Quand est née l’Irange Armada et pourquoi ?
L’association a été créé en 2016 sur un coup de tête par une bande de copains.
Quel était son but au départ, au milieu d’autres associations de supporters ?
Notre but était de fédérer la jeunesse et de retrouver un esprit festif avant, pendant et après le match.
Combien de membres aujourd’hui ?
Actuellement, on est 80 environ, mais depuis quelques semaines, on a une très forte demande d’adhésions.
Comment expliquez-vous qu’elle soit la plus dynamique ?
On a réfléchi comment supporter l’équipe pendant cette crise sanitaire. On a tout d’abord utilisé les réseaux sociaux dont Facebook – où notre page compte plus de 1300 abonnés – pour faire passer des messages de soutien et dans un premier temps des vidéos de soutien de supporter. Ensuite on a contacté des anciens joueurs qui ont marqué le Racing. Les joueurs ont répondu présent comme Scelzo, Craig Smith, Springgay ou encore Gonzalo Quesada. On a essayé d’innover chaque semaine.
Les vidéos des départs de joueurs ont connu un véritable succès avec plus de 8000 vues pour certaines.
Pour rester à la page, on a également créé un compte Tiktok qui fonctionne pas mal.
«On a aimé ce rapport fusionnel»
Malgré la crise sanitaire, vous avez multiplié les actions pour encourager l’équipe.
C’est paradoxal mais on n’a jamais été aussi actif que cette année. A partir de janvier et le huit clos, on a commencé avec une vingtaine de copains à encourager le départ des joueurs devant les vestiaires au début, sur un rond-point ouaux péages.
On a également profité du pare-vent pour supporter les joueurs avec sono, fumigènes et drapeaux géants même si on ne voyait pas grand-chose.
Après l’interdiction de se mettre derrière le pare-vent, on n’a pas baissé les bras et on s’est replié dans la rue. La ferveur est montée de match en match, jusqu’à celui de Massy ou on était plus de 200 sur la route qui est face au vestiaire. Même Paul Belzons est venu nous féliciter et nous dire qu’il n’avait pas vu ça dans aucun autre club de ProD2.
Cette crise qui vous a éloignés des tribunes, n’a-t-elle pas, paradoxalement, renforcé les liens entre vous et avec l’équipe ?
Oui c’est tout à fait ça, les joueurs ont apprécié notre soutien. Mais nous également, on a aimé ce rapport fusionnel avec eux. Is venaient après chaque match nous saluer et nous remercier un par un.
Il y avait une véritable communion. Les matchs tout juste finis, les joueurs sortaient du stade pour nous retrouver dans la rue.
On a vu ça dans aucun autre club de France. Ça nous a beaucoup touché.
On a partagé un moment privilégié avec les joueurs et ça restera un super souvenir.
Comment avez-vous vécu cette accession ou plutôt ce retour en ProD2 ?
Ça été très fort en émotion. Depuis la dernière finale à Reading, on n’avait pas vécu de moments aussi forts. C’est une journée qui restera gravée dans nos mémoires.
«Chaque club de supporters a son identité»
Vous aviez déplacé du monde à Nice !
Malgré le jour, l’heure du match et le couvre-feu, notre groupe s’est déplacé à Nice avec une quarantaine de membres.
On a loué deux minibus et organisé un covoiturage afin que tout le monde soit de la fête.
Des projets pour la saison à venir avec votre retour dans les tribunes ?
On a plein de projets et on va sûrement se déplacer en latérale Clape afin de créer un véritable Kop avec tous ces jeunes qui nous ont rejoints ces dernières semaines. On va profiter de l’engouement pour faire des déplacements en bus comme on a pu le faire lors de la finale à Bourgoin.
Et comme tout le monde (supporters et joueurs) a apprécié nos actions lors de l’arrivée du bus, on remettra sûrement cela pour les derbys.
Pensez-vous qu’il faut plutôt fédérer les clubs de supporters plutôt que de voir une dispersion des forces ?
Chaque club de supporters a son identité.
On est peut-être catalogué trop ultra pour certains, mais ça ne nous empêche pas de collaborer avec les autres clubs.
Les Amis du RCN ont participé avec nous aux départs des joueurs, des membres de l’Amicale et des Tigres Cathares sont venus avec nous en bus pour la finale.