C’est à la Maison des Mémoires à Carcassonne que Dorian Teti expose jusqu’au 4 juin. Une expo photos mais pas seulement comme indique l’artiste, pour celui qui aime aussi manier la céramique pour mettre en scène son univers intime et étrange.
“Fils de” porte un regard tendre sur Rose, la mère de l’artiste, et sur ce qui reste de leur vie passée, de leur ancien logement, de leurs souvenirs communs. Les images, qui utilisent la retouche de manière ludique et inquiétante à la fois, déforment, distendent le corps et les objets, de même que les reproductions en céramique ne sont qu’en apparence des copies conformes d’objets.
« Je suis né et j’ai grandi à Vallauris. Pour cette proposition artistique, je suis revenu m’installer dans l’appartement de mon adolescence, laissé par ma mère. M’inspirant du mobilier, d’éléments de décoration, et d’objets retrouvés dans l’appartement, je joue avec l’accumulation et les rapprochements précaires, pauvres. Il est question d’explorer le passé, le reproduire. »
Peinture et céramique comme outils d’expression
L’installation viendra habiter les deux salles d’exposition de la Maison des Mémoires durant tout le mois de mai 2022. Eric Sinatora, directeur du GRAPh, avait découvert le travail “Fils de” à l’occasion du festival Polyptique de Marseille en 2021, et avait été charmé par l’univers singulier de Dorian Teti, personnage qui assume sa fragilité et la transforme en force de création.
« J’ai également utilisé la céramique, médium historiquement lié à Vallauris, qui en a fait sa réputation. Le travail de copie, de reproduction me permet de figer l’espace, qui devient alors décor, engendrant tout à la fois réminiscence et fiction, prétexte à expérimentations et altérations. Il s’agit donc de « faire avec ». Faire avec ce qu’on nous laisse, ce dont on hérite et ce qui hante. Ce projet fait directement suite à un travail que je mène autour de la figure maternelle. »
Ainsi, le ravail de Dorian Teti s’articule autour des mises en scène de l’intime, de la mémoire collective et individuelle. La photographie est pour lui un outil d’exploration de son histoire et de son identité. Par l’engagement dans des expériences de vie, et par le biais de mises en scène, d’autoportraits, de réappropriations et d’associations photographiques ou textuelles, il fabrique un univers fait d’objets, de faux semblants, de simulacres et de doubles.
Maison des Mémoires, 53 rue de Verdun à Carcassonne, entrée libre et gratuite.