Benjamin Crémieux, le Narbonnais anti-Vichy

access_time Publié le 16/07/2021.

Ecrivain, critique littéraire puis résistant, Benjamin Crémieux était un enfant de Narbonne, élève notamment du collège Victor-Hugo.

Qui se cache derrière le nom d’une rue ?
C’est la question qu’on se pose parfois en traversant une artère. On se la pose et on oublie. A Narbonne, la rue Benjamin-Crémieux mène tout doucement jusqu’à la Place des Quatre-Fontaines. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’elle se situe à proximité de la rue du Pont où une plaque commémorative informe que Benjamin Crémieux est né au numéro 30, le 1er décembre 1888.
Issu d’une famille juive, Benjamin était le fils d’un tailleur narbonnais Alphonse Abraham Crémieux et de Céline née Montel.

Ce n’est pas dans le domaine de l’habillement que le jeune Narbonnais s’est rapidement illustré. Cet agrégé puis docteur ès lettres, a d’abord fait dans la légèreté en publiant, en 1921, son premier roman «Le premier de la classe»; roman dans il relatait son adolescence narbonnaise et ses études au collège Victor-Hugo.

«La Grenouille et les Trois Nourrices»
Plus sérieuse est, en 1924, on lui doit la toute première étude sur l’œuvre de Marcel Proust, publiée dans la «Nouvelle Revue Française». Dans ces années-là, c’est à Paris, qu’il révéla sur les planches un certain Pirandello et ce devant un public de la capitale sous le charme.

En 1930, il s’est autorisé une sorte de retour aux sources en publiant, dans la collection «A la Porte d’Aude», un ouvrage hommage à trois de ses amis Narbonnais disparus durant la guerre 14-18 : de François Baron, Louis Huillet et Georges Piglowski. Le titre est tout ce qu’il y a de plus narbonnais : «La Grenouille et les Trois Nourrices». Un clin d’œil au quartier de Bourg.

Lamy, chef d’un réseau

La vie de critique littéraire menée par Benjamin Crémieux prendra un tournant décisif avec la seconde guerre mondiale. Fier de ses origines, il se risquera à faire paraître, en 1942, un un manifeste tirant à boulets rouges sur la politique anti-juive du régime de Vichy, incarnant de facto ce qu’on pourrait appeler le cosmopolitisme de l’intellectuel juif. Un an plus tôt, dans les pas de son fils Francis (décédé en 2004), le natif de la belle rue du Pont était carrément entré en résistance au sein du mouvement «Combat». A Marseille, il était Lamy et il dirigeait un réseau de renseignement.

Benjamin Crémieux finira par être arrêté en 1943 et embastillé quelques mois à la prison de Fresnes. Transféré ensuite dans le redoutable camp de concentration de Buchenwald, il mourra d’épuisement en avril 1944. A 55 ans.

Le camp de concentration

Buchenwald était un camp de concentration nazi, créé en juillet 1937, sur la colline d’Ettersberg près de Weimar, en Allemagne. Destiné initialement à enfermer des opposants au régime nazi, pour la plupart communistes ou sociaux-démocrates, il a reçu par la suite quelque 10 000 juifs arrêtés lors de la nuit de Cristal en 1938, ainsi que des Tsiganes, des homosexuels et des prisonniers de droit commun. Pendant la Seconde guerre mondiale, des prisonniers de guerre ont également été envoyés à Buchenwald. Les prisonniers politiques y ont organisé une résistance jusqu’à la libération, le 11 avril 45. Un an après la disparition de Benjamin Crémieux.

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