Le directeur général de la Banque populaire du Sud, Cyril Brun, a dessiné les principaux contours du plan stratégique pour les six prochaines années du groupe et annoncé la création, mardi 4 mars, d’une banque d’affaires.
Optimisme ou manque de discernement ? Qu’importe la réponse, c’est un fait : la Banque populaire du Sud (BPS) croit en l’avenir. À tel point qu’elle a bâti un plan stratégique pour les six prochaines années baptisé “ADN 2030”, alors même qu’il est difficile de se projeter à l’année prochaine tant le contexte géopolitique et économique est incertain.
Son dynamique directeur général, Cyril Brun, porte en tout cas les espérances de sa boîte régionale présente dans neuf départements dont l’Hérault et l’Aude, avec le sourire. Il a tracé, ce mardi 4 mars 2025, au cours d’une conférence de presse dans le nouveau site régional de 2 700 m2 du groupe inauguré en octobre dernier dans le quartier de Cambacérès, à Montpellier, les principaux contours de cette stratégie pluri-annuelles. Exemples : continuer à prêter aux particuliers et aux entreprises (34 000 projets financés en 2024 pour 2,1 milliard), devenir un acteur majeur du logement et de la transition environnementale, maintenir les agences bancaires sur le territoire (250 à l’heure actuelle), développer l’IA, peser dans le débat sur le manque de ressource en eau…
Une banque d’affaires, “un hub d’expertises”
Parmi les annonces globales de la banque pour son futur, une nouvelle émerge : “La Banque populaire du Sud va créer une banque d’affaires”, annonce Cyril Brun. Une banque “dédiée à l’accompagnement des entreprises et des ETI [entreprises de tailles intermédiaire] en particulier, avec des experts de haute volée et toute l’expertise du groupe pour aller sur des financements et des accompagnements spécifiques demandés par un monde de l’entreprise qui veut du lien humain et de l’expertise”.
Si son nom sera dévoilé dans les semaines à venir, cette banque verra, elle, le jour au printemps prochain. “Ce hub d’expertise est prêt, poursuit Cyril Brun. Il s’appuie à la fois sur des expertises internes à la Banque populaire du Sud en ayant recruté des profils de haut vol en interne, et également en ayant noué des partenariat avec des structures du groupe.”
Et d’ajouter : “Cela permettra en une rencontre, au chef d’entreprise, d’avoir une ouverture de solutions extrêmement large mais toujours avec ce lien humain et local spécifique à notre banque”, promet Cyril Brun. BPS est “la première banque des entreprises”, avec “52% des entreprises du territoire” y possédant un compte, précise son directeur, et souhaite visiblement le rester.
“On a quelques premier signaux de reprise sur l’immobilier”
Pourtant, l’humeur des Français n’est pas au beau fixe. Une étude menée par la Banque populaire elle-même, auprès de plus de 1 000 acteurs (tables rondes et interviews), le démontre : “L’urgence environnementale les inquiète, l’accélération digitale les interroge, le progrès ne fait plus rêver, l’échiquier géopolitique est complexe, les risques sont accrus [crédits, cyber, climatiques…] et la réglementation est renforcée [ZAN, ZFE…]”, énumère Cyril Brun.
Malgré cela, il y a des raisons d’espérer, côté économique en tout cas car l’attractivité du territoire ne se dément pas (une démographie/emplois plus élevée en Occitanie qu’au national). De plus et surtout, “on a quelques premiers signaux de reprises sur le marché de l’immobilier”, souligne Cyril Brun. “La reprise est lente, mais ça reprend”, assure-t-il, en s’appuyant sur le volume des prêts immobiliers accordés en janvier et février 2025 pour lequel la BBPS enregistre une hausse de + 75 % par rapport à la même période en 2024. Selon l’étude de BPS,
Idem côté promoteurs immobilier. “Sur la fluidité des ventes, il y a 5 mois, j’aurais été beaucoup plus pessimiste que je ne le suis aujourd’hui. Actuellement, je vois un frémissement qui me laisse à penser que l’on est en train de regagner un peu de souplesse et que les programme.” Et de rappeler qu’à partir du 1er avril 2025, il y aura l’extension du prêt à taux zéro aux maisons neuves, “ce qui va aider largement nos promoteurs qui étaient des lotisseurs et étaient exclus du dispositif précédent, ce qui était une hérésie”, estime le directeur général de BPS. Une autre raison d’espérer en ces temps incertains.
Photo : conférence de presse de Cyril Brun, directeur général de la Banque populaire du Sud. © DR.
Cyril Durand
