La préfecture a renforcé les mesures de restrictions de l’usage de l’eau, vendredi 21 juin, et placé plusieurs zones aux niveaux « vigilance » et « alerte ». Vingt-trois communes sont déjà en « crise ».
La préfecture l’avait annoncé en début de semaine, cela se confirme à présent : les mesures de restriction de l’usage de l’eau en vigueur ces derniers mois sont renforcées dans de nombreuses zones en tension par un arrêté préfectoral émis ce vendredi 21 juin 2024.
Vingt-trois communes de l’Aude, dont les nappes phréatiques se situent sont dans des zones gérées par le Département des Pyrénées-Orientales, sont déjà en vigilance « crise », le plus haut niveau.
Malgré une nette amélioration durant le mois de mai grâce aux nombreux épisodes pluvieux, « les précipitations intervenues en juin sont, quant à elles, restées globalement faibles (hormis sur les massifs) ce qui fragilise à nouveau la situation hydrologique du département », expliquent la préfecture dans un communiqué, ce vendredi 21 juin. De plus, l’été et la saison d’irrigation s’amorcent, accompagnés de températures estivales participant à la baisse des débits des cours d’eau.
Les débits ont fortement chuté ces dernières semaines »
« Une partie du département est ainsi placé en vigilance (secteur Aude amont et Axe réalimenté de l’Aude) et les premières mesures de restrictions des usages de l’eau sont prises, avec le passage en alerte pour les secteurs de l’Aude aval, Berre et Rieu et de l’Orbieu, dont les débits ont fortement chuté ces dernières semaines », annonce le préfet, Christian Pouget. Voici la carte émise par la préfecture :
La ville de Leucate est en vigilance « crise », comme de nombreuses communes des secteurs d’Agly et Boulzane (Bugaragh, Camps-sur-l’Agly, Gincla, Puislaurens, Salvezines….) et Verdouble (Cucugnan, Massac, Tuchan, Padern…) desservies par la nappe plio-quaternaire du Roussillon, une zone de gestion sous pilotage des Pyrénées-Orientales. La liste complète ainsi que la carte des restrictions est consultable sur le site de la préfecture ici.
Le niveau « crise » est déclenché pour préserver les usages prioritaires : interdiction des prélèvements en eau pour l’agriculture (totalement ou partiellement), pour de nombreux usages domestiques et pour les espaces publics.
Arrêt total de l’arrosage
Ainsi, ces mesures impliquent l’arrêt total de l’arrosage et du nettoyage des façades, toitures et trottoirs par les particuliers, de même que l’arrêt de l’arrosage des terrains de sport (à l’exception d’une nuit par semaine, dès lors que la demande en sera préalablement formulée auprès du service de police de l’eau) ainsi que l’interdiction du remplissage et de la vidange des piscines.
Pour le secteur économique, cela implique une interdiction du lavage des véhicules en station (sauf systèmes équipés de haute pression ou de recyclage de l’eau et pour les véhicules réglementaires), l’arrêt de l’arrosage des pistes de chantier ou encore des golfs. Les industriels sont eux tenus de réduire de 10 % leurs prélèvements.
« Un été plus chaud et sec que d’habitude »
La commune de Fleury d’Aude, desservie par la nappe Astienne (sous pilotage de l’Hérault), est, quant à elle, en alerte « renforcée ». La carte des restrictions commune par commune est consultable ici.
« Les prévisions météorologiques annoncent un été plus chaud et plus sec que la normale. En conséquence, il est crucial de renforcer l’effort collectif pour préserver et gérer avec précaution nos ressources en eau », indique la préfecture. Et de conclure : « La situation sera suivie de très près dans les semaines à venir, compte tenu de la fragilité de la ressource et de la reprise des activités estivales. »