La président socialiste du Département de l’Aude s’insurge contre les coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances du gouvernement Barnier, actuellement étudiée par les sénateurs. Un « terrible déficit social et territorial » s’annonce si la loi est votée selon elle.
La présidente du Département Hélène Sandragné est revenue dépitée des Assises nationales des Départements de France qui se sont tenues à Angers du 13 au 15 novembre. Elle a écouté « attentivement », dit-elle dans un communiquée, le Premier ministre Michel Barnier, venu justifier la loi de finances actuellement présentée au Sénat.
Résultat : « Une injustice totale », s’insurge aujourd’hui la présidente du Département de l’Aude, qui dénonce un désengagement supplémentaire de l’Etat au détriment des collectivités. « Depuis des années, les Départements financent des dépenses en lieu et place de l’État, notamment parce qu’il ne compense plus le versement des allocations individuelles de solidarité dans de justes proportions, explique-t-elle. Ainsi, dans l’Aude, le Département doit financer tous les ans près de 80 millions d’euros qui devraient relever de la solidarité nationale.«
« C’est le coup de grâce »
Et d’ajouter : « Depuis des années, l’État nous demande de payer à sa place, et au moment où un effort doit être réalisé sur la dépense publique, ce même État fait porter l’effort sur les collectivités. C’est le coup de grâce. »
Toujours selon Hélène Sandragné, les mesures envisagées par le gouvernement laissent présager du pire, de l’avis : « Si rien n’évolue au Sénat avant le vote de la loi, le Département de l’Aude aura des difficultés à monter son budget et sera obligé de faire des choix draconiens. » Et la présidente de conclure que « derrière le déficit budgétaire s’annonce un terrible déficit social et territorial ».
Photo : La présidente du conseil départemental de l’Aude, Hélène Sandragné, lors d’une conférence de presse, lundi 18 novembre, à Carcassonne © Département de l’Aude.