Il est une des curiosités de la côte audoise. Le très esthétique phare de Leucate, un des deux seuls
du département, trône sur le plateau éponyme et ce depuis l’après-guerre. Avec une vue royale sur la Méditerranée.
Observer, protéger, défendre. Voilà le sacerdoce de la falaise de Leucate – La Franqui, aujourd’hui prisée par les promeneurs. On sait que, par exemple la Redoute de la Haute Franqui, construite sous le règne de Louis XIV, est le dernier vestige des trois forts qui gardaient les côtes audoises.
Il est encore dans un état remarquable
Plus proche dans le temps, la falaise et le plateau de Leucate ont aussi servi de base aux soldats allemands durant la Seconde Guerre mondiale comme en témoignent les bunkers et souterrains plus ou moins toujours visibles. En décembre 1942, la 326e Division d’Infanterie allemande a édifié des ouvrages de défenses de part et d’autre du grau de La Franqui. Les occupants ont vécu “enterrés” dans des ouvrages fortifiés impressionnants attendant un ennemi qui ne se montrera jamais. Le 22 juillet 1944, avant son transfert en Normadie, la division allemande prendra soin de détruire tous ces ouvrages : casemates, abris souterrains reliés par des tranchées.
Le phare ne se visite pas
Une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, le plateau de Leucate a été le théâtre d’une construction qui fait encore sa fierté de nos jours : le phare. Le début des travaux est daté en 1949 pour une mise en service en 1951. Son architecture ressemble à celle de ses congénères bretons, sauf qu’il domine la Méditerranée de plus de 85 mètres avec un faisceau portant à 20 milles nautiques. Il n’est pas le plus puissant mais sa position n’en reste pas moins stratégique, à mi-distance du cap d’Agde et du cap de Creus. Grâce à lui, les marins peuvent se repérer assez facilement dans le golfe du Lion.
Si l’on parle technique, ses coordonnées sont 42°54’05’’ N – 03°03’3’’ E. Il s’agit dune tour pyramidale jouxtant un groupe de bâtiments abritant le logement du gardien, une chambre pour le personnel de passage, la salle des machines, un atelier et un poste de transformation. Son feu est blanc à deux éclats toutes les dix secondes. Il est équipé d’une optique à 2 panneaux au 3/8ème de 0,25m de distance focale.
Le phare du Cap Leucate est automatisé depuis 1980, gardienné et ne se visite pas. Il n’en reste pas moins un repère visuel et familier pour tous ceux qui usent leurs guêtres sur les nombreux chemins qui sillonnent le plateau de Leucate.
Une randonnée à ne pas manquer
- Randonnée. C’est une balade où l’on en prend plein les yeux. Un sentier culminant à 52 mètres de hauteur. Le sentier du guetteur longe le bord de la falaise de Leucate et ce jusqu’à La Franqui. Il franchit le Cap Leucate au niveau du sémaphore (désormais propriété de l’armée), l’Anse du Paradis (Aquarium) et le cap des Trois Frères (où se trouve le célèbre rocher de la Sorcière, visible également de la mer).
- Pour les papilles. Une salle épurée qui laisse place à l’intimité et surtout à la nature qui est omniprésente dans ce paysage. Un lieu où le thème et la gastronomie trouvent leurs inspirations dans la mer. Situé près du phare le restaurant Grand Cap, cher à Erwan et Paméla Houssin, accueille ses clients avec une vue plongeante sur la Méditerranée ! Un cadre idéal pour découvrir et déguster la cuisine du chef.
- A lire. «Phares et feux de l’Aude et du Roussillon » par François Brun. Cet ouvrage permet de découvrir la très riche histoire des phares et feux du littoral audois et catalan. Ces lumières toujours actives, qui balayent de leurs rayons nos nuits méditerranéennes, sont devenues des éléments précieux du patrimoine maritime. Les ports commerciaux de Port-Vendres ou Port-La Nouvelle côtoient les petits ports de Cerbère, Banyuls, Collioure ou du Barcarès, comme les sites majestueux du cap Béar et du cap de Leucate.
Notre correspondant local
Photo : Le phare de Leucate © DR.
