«Comme une comète, fugace et intense»
Dans le prolongement du Festival Les Enfants au Cinéma du mois d’octobre dernier, des écoliers de Saint-Joseph à Narbonne ont vu leur rêve se réaliser. Ils ont tourné un court métrage – dont ils ont écrit l’histoire – dans de vraies conditions. Et c’était magique. Hors du temps.
« Silence, moteur, ça tourne, action ! »
Un tournage dans le Narbonnais, ça n’a rien d’incongru quand on connaît les atouts incroyables de la région. Mais lorsque ce sont des enfants qui dirigent et donnent les ordres, c’est un peu plus surprenant. Et puis finalement pas tant que ça dans la mesure où il s’agit d’une promesse tenue à l’occasion de la première édition des Enfants au Cinéma, au mois d’octobre dernier. Il avait alors été proposé aux écoliers de l’établissement Saint-Joseph de Narbonne d’écrire une histoire qui deviendrait ensuite un scénario.
« Casser les lignes et les formats est devenu notre marque de fabrique et il faut assumer sa part de folie de se lancer, par pure et longue amitié, dans une telle aventure, connaissant les péripéties artistiques, techniques et logistiques à surmonter, pour que ce scénario imaginé par les élèves d’Anne-Sophie et Myriam, puisse prendre vie », souligne Etienne Garcia qui tient les rênes du Festival avec son compère Antoine Ros.
Et puisqu’on parle de promesse, il n’était pas question pour la jeune comédienne Violette Barratier de manquer ce rendez-vous.
A Narbonne, Sallèles et Ouveillan
Tout ce beau monde, cette fourmilière, devrions-nous dire, s’est retrouvé pendant trois jours intenses de tournage entre Narbonne (jardin médiéval, Palais des Archevêques), Sallèles d’Aude et Ouveillan dans l’univers imaginé par les enfants qui nous fait bondir de 1922 à 2022, costumes d’époque à la clé.
L’œil aiguisé de François Sers, virtuose de la caméra a ajouté la magie au bonheur partagé par tous. « C’est une incroyable aventure que nous avons vécue tout au long de l’année et qui s’est finie en point d’orgue avec ces trois jours de tournage. C’est une photo de famille, qui fleure bon le thym, les rires, le plaisir de se retrouver. »
« Un brin de nostalgie aussi comme tout ce qui a été vécu intensément. Ce court métrage est comme une comète, fugace, intense mais dont les étincelles n’ont pas fini de pétiller dans les yeux de nos jeunes élèves mais aussi dans les nôtres », confie l’une des enseignantes de l’école Saint-Joseph.
« Une aventure unique et fantastique »
Il faut dire que rien n’a été laissé au hasard dans ce projet : tout a été fait dans les conditions normales d’un tournage et c’est ce qui le rend magnifique et inoubliable pour tous les participants : ceux qui ont été devant ou derrière la caméra. Chacun a eu un rôle à jouer.
« Si l’heure de la post production est arrivée, nous n’oublierons jamais ce que nous avons construit en équipe, alliant adaptation, plaisir, pédagogie, découverte, force, vivacité, efficacité et «bon sens». L’éveil perçu dans le regard scintillant de chaque élève nous rappelle la portée éclairée de notre engagement personnel et collectif », rappelle Etienne Garcia.
Tout s’est achevé par une grande fête sur une place d’Ouveillan. Chants, musique, danses. Et puis, avec le clap de fin, le silence a succédé au joyeux brouhaha. Les enfants ont repris le chemin de l’école. La vie normale après le rêve. « On a le souvenir d’un instant hors du temps, une aventure unique et fantastique », évoque Etienne Garcia.
Le mot de la fin est pour Violette Barratier, qui joue le personnage d’Antoinette dans ce court métrage. « Que c’est bon de recevoir tant d’amour », savoure-t-elle. « Année 1922 » sera projeté le 9 octobre prochain à l’occasion de la deuxième édition des Enfants au Cinéma à Ouveillan et Sallèles d’Aude.