Dans la salle des Synodes du Palais des Archevêques de Narbonne, de nombreux élus et professionnels du secteur étaient invités pour aborder la thématique environnementale liée aux feux de forêt.
Le rapport de la mission parlementaire sur la Prévention des feux de forêt, menée par le député audois Alain Perea (en collaboration avec son homologue François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, ndlr) a été rendue le 5 janvier dernier. Cette conférence devait ainsi permettre la prolongation de ce travail, tout en informant et débattant avec les différents acteurs concernés, sur cette épineuse question environnementale.
Et c’est le député qui le premier a pris la parole : « L’Aude a toujours été particulièrement impactée par les feux de forêt. La période des incendies est aujourd’hui terminée, elle risque de redémarrer très bientôt. Nous avons mené, avec mon homologue des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, une mission parlementaire chargée d’apporter un éclairage sur la thématique des feux de forêt en Méditerranée. Afin de comprendre, anticiper et surtout éviter au maximum les risques. »
Il poursuit : « Nous avons connu, notamment cet été, de nombreux incendies dont le plus spectaculaire à proximité de Gruissan a eu la faveur des médias nationaux. On en a vu beaucoup d’images, il serait bien maintenant qu’en terme de visibilité et de médiatisation, on parle un peu plus de moyens de prévention et sur quelles solutions apporter ».
« Deux éléments de réponse sont apparus : la prévention en elle-même, qui est un enjeu majeur pour les prochaines années ou nous risquons d’aller au devant de grandes déconvenues. Dans un second temps, la création dans notre département d’une dynamique, afin qu’à l’échelle nationale, nous puissions faire de l’Aude un véritable laboratoire pour apporter des solutions au plus grand nombre. »
Yves Hocdé (photo ci-dessus), représentant du préfet Alain Thirion, a ensuite pris le relais : « La préparation et l’anticipation sont les piliers de notre action. Il faut rappeler que 12 000 hectares par an partent littérallement en fumée dans toute la France. Cela représente 1600 incendies par an, en moyenne depuis dix ans. Or, on sait que 46% d’entre eux se situent hors des territoires forestiers. Près de la moitié donc. »
« Contrairement aux idées reçues, la forêt en France gagne du terrain. Conjugué au phénomène de réchauffement climatique, cela représente un réel danger. D’où la nécessité de prévenir, former, de dialoguer avec les différents acteurs pour permettre une action rapide et efficace. L’occasion de rappeler également que 90% des feux sont d’origine humaine, et la moitié provient d’actes malveillants ».
Eric Florès, représentant du SDIS 34 : « L’un des premiers leviers pour lutter contre ces incendies et ces risques d’incendies, c’est avant tout donner les moyens d’intervenir. Le rôle de l’activité humaine dans leur apparition est un sujet fondamental et génère des risques. Il faut savoir également entretenir ses terrains, dans le cas des friches agricoles par exemple. Les feux s’étendent parfois sur 30 voire 40 km avant que l’on puisse intervenir ».
« Il faudrait pouvoir agir évidemment avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. On constate évidemment que les vignes sont les meilleurs coupe-feux à condition qu’elles soient encore une fois bien entretenues. Sur les 40 dernières années, la surface brûlée diminue, mais le nombre d’incendies lui augmente, d’où l’intérêt de pouvoir rapidement détecter les départs de feux. »
Jean-Luc Beccari, représentant des sapeurs-pompiers de notre département, a notamment évoqué : « La coopération des différents acteurs dans la prévention et la réponse globale à apporter est évidemment l’élément-clé. Même si l’on peut toujours faire mieux au niveau de nos interactions, nos échanges sont fructueux et permettent des actions décisives ».
« D’un point de vue matériel, nous disposons également de drones qui permettent de rapidement détecter toute fumée éventuelle, synonyme de départ de feu. Cela permet de lever les doutes lorsqu’il y en a, ou parfois de confirmer nos craintes. »
Le député Perea a ensuite repris la parole : « A titre d’information, le budget pour la communication sur l’ensemble des 13 départements s’élève à 25 000€. Autant dire pas grand chose, il faudrait là aussi investir pour faire connaître les actions et les moyens d’action à notre disposition. Nous devrons en parallèle revoir la priorité de certaines règlementations, notamment pour les questions de débroussaillement et d’entretien des massifs forestiers ».