A l’approche de l’été, c’est une véritable « catastrophe » qui attend les services d’urgences selon de nombreux spécialistes du milieu hospitalier. De monumentales difficultés auxquelles il faudra répondre, et vite.
Réunis au sein de la commission Santé de l’Association des Maires de France hier à Paris, les maires s’alarment des fermetures totales ou partielles de nombreux services hospitaliers, en particulier ceux des services d’urgences.
Ainsi, l’année passée, ce sont près de 120 services d’urgences qui ont été concernés. Les maires s’inquiètent des difficultés d’accès aux soins pour la population et demandent la mise en œuvre à la fois de solutions immédiates face aux risques de rupture pendant la période de l’été mais aussi de solutions de long terme en repensant notre système de santé.
Le président de l’AMF, David Lisnard, précise enfin que « le temps est venu d’oser une plus forte territorialisation des politiques de santé, au plus près des besoins des citoyens, de renforcer et reconnaitre l’échelon de proximité pour mieux coordonner l’hôpital public et privé, la médecine de ville, le médico-social et le social ».
Carcassonne et Narbonne relativement « épargnés »
Alain Guinamant, directeur du centre hospitalier de Carcassonne se montrait très inquiet dans les colonnes de nos confrères de la Dépêche : « Ça va être tendu en août, qui est la période la plus problématique, on le sait, peut-être aussi en juillet »
A Narbonne, Alain Peret est le patron des urgences au centre hospitalier (ph. DR) : « Aujourd’hui au service des urgences, on est à 5% au-dessus de mai 2019, qui constituait déjà un record absolu ». Un constat qui en dit long sur le flux constant de patients à s’occuper.
« 16 lits de chirurgie sont désormais fermés » assurait également Richard Barthès, directeur du centre hospitalier de Narbonne. « En 35 ans de travail en structure hospitalière, je n’ai jamais vu ça. »
Des offres d’emploi dans l’Aude à pourvoir
19 offres de postes d’infirmières, soignantes et médico-techniques, mais aussi 12 offres d’emplois administratives et techniques. Soit 37 postes à pourvoir dans le département, qui manque cruellement de personnels, notamment d’infirmiers.
Un secteur qui recrute, où la plupart des personnels déjà en place ont montré de sérieux signes de fatigue, physique et psychologique. La période de très haute intensité de la Covid, a contribué à accroître les difficultés déjà existantes au sein de la quasi-totalité des centres hospitaliers.