L’idée est originale. Pour lutter contre l’esca, maladie du bois qui touche les ceps de vigne, les techniciens viticoles de la Cave Anne de Joyeuse ont fait appel à la musique.
Il y a seulement quelques jours, la Cave Anne de Joyeuse située Limoux a installé dans ses vignes une « boîte à musique » permettant de lutter naturellement contre le champignon responsable de la maladie du bois : l’esca. À Limoux, la musique est une institution, entre Carnaval et le Limoux Brass Festival, il ne manquait plus que dans les vignes.
C’est chose faite grâce à l’initiative des techniciens viticoles Anne de Joyeuse. Depuis peu une mélodie est diffusée durant 8 minutes deux fois par jour dans le but de lutter contre le champignon responsable de la maladie du bois. L’esca est une maladie cryptogamique causée par des champignons qui rentrent dans la souche par les plaies de taille.
Ces derniers s’attaquent aux vaisseaux de sève et les bouchent, pouvant entraîner la nécrose des ceps de vigne et le dessèchement des feuilles. À ce jour, l’Esca peut amener les viticulteurs à arracher des vignes de moins de 20 ans. Les vignerons ont longtemps traité le problème à l’arsénite de sodium mais son usage a été interdit en 2001.
Méthodes alternatives
Anne de Joyeuse s’est tournée vers des méthodes alternatives pour résoudre ce fléau grâce notamment à cette philosophie de travail « Protect Planet » instaurée depuis 2007. Les techniciens du vignoble se sont tournés vers les travaux du physicien Joël Steinheimer.
Ces derniers ont mis en évidence que lors de la synthèse des protéines dans le vivant, les acides aminés émettent des séquences de signaux quantiques qui constituent une mélodie spécifique à chaque protéine.
En transposant ces gammes inaudibles en gammes audibles, on peut alors influer sur le taux de synthèse des protéines. La stratégie est de stimuler la fabrication des protéines de synthèse des bois et d’inhiber celles responsables du développement du champignon.
Environ 15 ha de couverture
Ce boîtier, mis en place par la société Génodics, diffuse sur un rayon approximatif de 200 mètres soit environ 15 ha de couverture. « Il y a plus de 30 ans, nous nous lancions dans une véritable course de fond : un nouveau nom, un plan d’investissement pour moderniser notre cave, répondre aux nouvelles exigences du marché et se fixer des engagements ambitieux sur le plan environnemental » souligne Eric Soulard, directeur de la cave Anne de Joyeuse.
Il poursuit : « Nous regardons aujourd’hui avec fierté le travail accompli, et nous nous tournons vers l’avenir avec sérénité et générosité. Préserver et honorer notre terroir de Limoux, valoriser le travail de chacun de nos vignerons, promouvoir nos vins auprès d’une clientèle spécialisée en France et à l’export, voilà les challenges qui vont nous animer durant les prochaines années ».
Créée en 1929, La Cave Anne De Joyeuse doit son nom au Duc de Joyeuse, auquel le roi Henri III offrit la seigneurie de Limoux au XVIe siècle. Elle regroupe 350 familles de vignerons. 45% de la production est distribuée dans les réseaux spécialisés (cavistes, grossistes, hôtels et restaurants). La cave compte 3 000 hectares de vignoble.
(Photos/Cave Anne de Joyeuse)