« Transporter le joueur dans un univers onirique »
Rencontre avec Maxime, Romain et Vivien Raynal, les concepteurs de The Green Room Expérimentent qui a nécessité deux années de travail.
Comment est né ce projet ?
Maxime : L’idée de faire un jeu vidéo germait déjà depuis quelques années, mais c’est le fait d’avoir contracté le Covid en Juillet 2022 qui a véritablement lancé l’aventure et le concept du jeu tel qu’il est aujourd’hui. Le fait d’être alité et complètement coupé du monde m’a permis de prendre le recul nécessaire pour trouver une direction claire et réaliste pour ce projet.
Etiez-vous particulièrement branchés « jeux vidéos » ?
Romain : Je suis plutôt le plus geek de la fratrie, c’est le média que je consomme le plus et ce depuis l’arrivée de la Playstation.
Vivien : Moi, je suis plutôt génération Nintendo et Amiga, mais je n’ai jamais été un grand joueur. J’ai toujours été attiré par l’univers graphique des jeux plutôt que par la partie en elle-même. Quand on était petits, je préférais regarder Maxime jouer.
Maxime : Personnellement, j’ai eu mon premier ordinateur au CM2. C’était un Thomson TO8D, mais ils ont arrêté la production peu après et il n’y avait plus de jeux disponibles. Je me suis donc plongé dans le langage informatique pour pouvoir développer mes propres jeux et logiciels et je n’ai jamais vraiment arrêté depuis. J’ai même vendu mon premier jeu sur disquette à des copains du collège !
Quelles sont les prérogatives de chacun ?
Maxime : Vivien et moi avons travaillé sur la conception et la mécanique du jeu. Pour ma part je modélise les niveaux et objets du jeu en 3D et je m’occupe de toute la partie programmation et assemblage des éléments dans le moteur du jeu.
Vivien : J’ai, pour ma part, réalisé la partie design et direction artistique, mais il faut bien souligner que sans Maxime, il n’y a pas de jeu. Son travail représente au moins 80% de tout le boulot, et c’est une prouesse d’y arriver seul et en si peu de temps.
Romain : Et il est autodidacte ! Quant à moi, je suis arrivé plus tard sur le projet et j’ai été mis à contribution pour toute la partie audio du jeu, ce qui implique la musique, le sound design et les bruitages. C’était parfait au niveau timing car je venais juste de terminer une formation sur la musique interactive destinée aux jeux vidéo.
« De l’exploration et de la réflexion »
Présentez-nous the Green Room experiment !
Maxime : Le principe est simple, vous êtes enfermé dans un rêve et vous devez vous réveiller. Le jeu est conçu sur une structure d’escape game, vous devez résoudre une énigme pour passer au tableau suivant. L’idée est de transporter le joueur dans un univers onirique, étrange, mélangeant exploration, mystères et poésie.
Vivien : Nous avions l’idée depuis longtemps de réaliser une création autour de l’univers des rêves, univers qui nous passionne depuis l’enfance. Ce jeu est d’ailleurs conçu sur les bases d’un rêve lucide que j’ai fait il y a plusieurs années. Je l’avais dessiné à mon réveil et c’était une base toute trouvée pour la conception du jeu.
Qu’est-ce qui peut faire son succès au milieu de tous les jeux ? La non-violence par exemple ?
Maxime : Effectivement, le fait d’aborder un esprit onirique et plutôt contemplatif. Le jeu ne s’inscrit pas du tout dans un registre qui se voudrait réaliste et bien sûr la non-violence en fait partie. Il n’y a pas de compétition, pas de chrono, seulement de l’exploration et de la réflexion. En ce sens, le jeu s’inscrit dans une catégorie qui est moins usitée dans l’industrie.
Romain : Aujourd’hui, l’émergence de la scène indépendante permet d’avoir plus de liberté dans la création afin de proposer des expériences qui sortent un peu des sentiers battus.
Combien de temps a été nécessaire pour aboutir à ce beau projet ?
Maxime : Entre le temps de me familiariser avec le moteur du jeu, réaliser quelques coups d’essais avant d’entamer le projet et la réalisation de celui-ci, il m’aura fallu quasiment deux ans.
Est-ce que ça vous donne l’idée et l’envie de sortir d’autres volets ?
Vivien : Le jeu a été pensé comme une série, il s’agit là du premier épisode. Nous sommes déjà en train de travailler sur l’écriture de l’épisode 2.
Sur quel support peut-on le trouver actuellement et plus tard ?
Maxime : Le jeu est disponible sur PC via la plateforme de distribution Steam. Une version VR (réalité virtuelle) sera disponible courant maars. Nous sommes en train de réfléchir à une éventuelle adaptation pour consoles.
« On partage beaucoup de passions »
Comment était-ce de travailler entre frères ?
Romain : Nous sommes tous les trois musiciens et nous avons longtemps fait partie du même groupe. Nous avons donc l’habitude de travailler ensemble depuis longtemps.
Vivien : On partage beaucoup de passions et nous sommes une famille très unie. Le travail en fratrie est donc une chose assez naturelle chez nous.
En étant à Port-La Nouvelle, on peut donc faire remonter de beaux projets !
Maxime : Oui, aujourd’hui il n’y a pas vraiment de règle et il suffit d’une connexion internet pour s’affranchir des limites géographiques. Mais je dois souligner que l’Occitanie est une des régions les plus dynamiques dans le domaine du jeu vidéo et surtout concernant la scène indépendante.
Chacun a d’autres talents et passions ? Lesquels ?
Maxime : En plus de toutes ces casquettes je suis pianiste et compositeur et j’adore aussi la photographie.
Vivien : Pour ma part je suis vidéaste, photographe et aussi musicien.
Romain : Moi, ça reste dans la musique, je compose aussi pour des artistes et pour des boîtes de pub, et bien sûr j’adore jouer aux jeux vidéos.