Une première semaine de juillet s’est écoulée, et les premières impressions semblent confirmer les premières prévisions : l’Aude voit son potentiel d’attraction touristique diminuer. Une tendance qui s’accentue depuis quelques années, et où la crise du coronavirus ne suffit pas à expliquer ce phénomène.
L’arrière-pays souffre…
Haut-lieu du tourisme dans notre département, la Cité de Carcassonne enregistre une consommation en nette baisse pour le premier week-end de juillet. À l’Office de Tourisme de la préfecture, la situation est claire : « Habituellement, un premier week-end de vacances, on devrait être envahis. Quelques Belges, quelques Allemands, quelques Espagnols… A lors que normalement il y en a beaucoup plus ».
S’il est difficile d’obtenir des chiffres concrets, les commerçants de la Cité eux sont unanimes, ils témoignent d’une nette baisse de la fréquentation, une baisse inquiétante alors que la pleine saison devrait débuter mi-juillet. Ainsi, beaucoup de commerçants espèrent un afflux touristique notamment pour le 14 juillet et le célèbre feu d’artifices de la Cité.
Le littoral un peu moins
Côté littoral, la situation semble légèrement meilleure, mais pas de quoi s’extasier tout de même. Si les kilomètres de plages sont un atout considérable pour la région, peu de monde cette semaine sur le sable, à cause d’un vent qui a particulièrement fait des siennes. Un couple de Toulousains a pourtant tenter de braver les caprices d’Éole, à St-Pierre-la-Mer : « On a essayé d’y aller mais avec ce vent qui fait voler tout le sable, c’est vraiment désagréable. C’est dommage parce qu’il fait très chaud et qu’on aurait pu peut-être mieux profiter».
De même, si les marchés nocturnes du littoral attirent, la fréquentation reste très raisonnable pour un début de mois de juillet. Les commerçants peinent à attirer une clientèle qui consomment de moins en moins. Côté restaurateurs en revanche, les terrasses semblent progressivement se remplir. Mais là encore, certains sont (très) loin de faire le plein, comme espéré en cette saison.
2019 était déjà économiquement médiocre
Déjà l’année passée, 70 % des professionnels du tourisme (579 sondés au total) estimaient avoir connu « un très fort recul » de fréquentation au mois de juillet, par rapport à l’année précédente, le secteur culturel étant particulièrement touché. Ainsi, en juillet 2019, la Cité de Carcassonne enregistrait une baisse de 15 % de ses fréquentations, et une baisse de 5 % pour le centre historique de Narbonne. Une situation qui fait craindre le pire pour 2020, entre difficultés économiques, risques sanitaires, et une conjoncture globale où la tendance est clairement à la baisse depuis quelques années. S’il est encore bien trop tôt pour parler de « mauvaise saison » pour les estivants, il est cependant clair que juillet a d’ores-et-déjà bien mal commencé.