Issues souvent du patois local ou de la langue régionale, ce sont les expressions qui collent à la région.
Celles qui viennent machinalement quand on est Audois de souche et que les «adoptés» ont parfois du mal à saisir. On poursuit ce petit voyage très imagé avec les lettres de F à O.
Fadas. Ou fadasse au féminin. Se dit de quelqu’un qui est fou ponctuellement ou sur la durée. «Il est complètement fadas !»
Farnat. Est au départ un plat guère présentable. Par extension, c’est aussi le dur labeur. «Je retourne au farnat.»
Fatch. Se dit pour quelque chose de nul, bidon. On n’entend aussi comme une exclamation : «Fatch de con !» On aura compris la signifacation de cette subtile association de mots.
Feignàsse. N’est autre que le fainéant. «Qu’une feignasse celui-là !»
Festeger (festejer). Festoyer, faire la fête quoi. D’où les Festejades de Gruissan.
Frisquet. Parlons météo. «il fait frisquet ce matin.» Entendez par là : il fait frais.
Gafet. En premier lieu, il s’agit d’un apprenti, mais on l’emploie surtout pour désigner un jeune enfant. «On dirait un gafet lui !»
Galéjer. Exagérer, dire n’importe quoi parfois pour se rendre intéressant. «Ne l’écoute pas, il galèje tout le temps.»
Gâté. C’est ainsi qu’on appelle un câlin. «Allez, viens faire un gâté avec mamie.»
Giscler. Remplace le verbe jaillir. On se souvient de la source qui gisclait dans Jean de Florette.
Gnac. Se dit pour une morsure un coup de dent. «Il s’est fait gnaquer par le chien du voisin.» De sorte qu’avoir la gnac, c’est avoir du mordant. «Il en veut ce petit; il a la gnac.»
Grandasse. Quand ça se termine par «asse», ce n’est jamais très bon signe. Dans ce cas, ça fait référence à un adolescent trop grand pour son âge et de fait quelque peu malhabile.
Guindoul. Désigne le sexe masculin. «Qu’un guindoul, celui-là !» Autant dire qu’on n’est pas dans le compliment…
Jaune. A commander au bar. Le jaune n’est autre que le pastis.
Jambon d’York. Il est amusant de se souvenir qu’effectivement c’est ainsi qu’on appelle le jambon blanc ou cuit. C’est tellement entré dans les moeurs.
Loufer. Amis de la poèsie, bonjour. Loufer n’est pas jouer car loufer c’est… péter.
Macaniche. Une exclamation de surprise qui remplace le bon vieux «macarel».
Maché. Physiquement meurtri. «J’ai fait un rugby hier, je suis maché de partout !»
Mainant. C’est la contraction de maintenant. «Tu fais quoi mainant ?»
Malle. Remplace (avantageusement ?) le coffre de la voiture. «Je crois que je l’ai mis dans la malle.»
Manche. L’ennemi ultime du stationnement : le PV. «J’en étais sûr ! J’ai pris un manche…»
Mastoc. C’est quelque chose qui est fait à l’emporte-pièce mais qui est dense. «Je sais pas comment on va le transporter car c’est quand même mastoc.»
Mirgue (mirguette). Une petite souris et par extension quelqu’un de fluet. «regarde la, la mirguette.»
Morfale. Se dit de quelqu’un qui a un très solide appétit. «Qu’un morfale lui ! Il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table.»
Mournifle. C’est ce qu’on appelle une bonne vieille gifle. «Il a pris une mournifle dans la mêlée !»
Mousséguer. Encore un verbe pour dire mordre. «Il s’est fait mousséguer le pauvre.»
Ninou. Là on est dans l’affectif. On peut dire que ça remplace le terme «chéri(e)». «Comment ça va ninou ?».
Noundidiou. En le disant à haute voix, on le comprend aisément. «Nom de Dieu!». Employé par Louis de Funès dans Hibertanus.
Oh con !. Ou comment marquer la surprise. «Oh, con ! T’as vu ça ?»