L’ancien rugbyman australien et ex-président du club de Narbonne a été condamné, ce vendredi 14 mars, par le tribunal correctionnel de Narbonne à deux ans de prison ferme pour abus de bien sociaux. La justice a immédiatement diffusé un mandat d’arrêt international contre l’ancien capitaine des Wallabies.
La justice française a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Rocky Elsom, ancien international australien de rugby puis président du club de Narbonne, condamné ce vendredi 15 mars 2025 à deux ans de prison ferme pour abus de biens sociaux.
Le tribunal correctionnel de Narbonne l’a aussi condamné à 100 000 euros d’amende dont 50 000 avec sursis, à 240 000 euros à payer au liquidateur judiciaire du Racing Club de Narbonne, qui évolue au 3e niveau national.
L’avocat de Rocky Elsom, Yann Le Bras, a annoncé qu’il allait faire appel, sans dire où se trouve son client. “J’ai soumis au tribunal à la fois de graves problèmes de procédure et des éléments permettant de détendre Rocky Elsom”, a-t-il dit à l’AFP.
Cette décision “est une réelle satisfaction. Il a été reconnu coupable d’avoir dilapidé les fonds du club et condamné à verser une somme conséquente en réparation”, a réagi auprès de l’AFP l’avocat du liquidateur judiciaire du club, Patrick Tabet.
“Troisième mandat d’arrêt” prononcé contre lui
L’avocat de la partie civile relève qu’il s’agit du “3e mandat d’arrêt prononcé” contre l’ancien capitaine des Wallabies et troisième ligne aux 75 sélections.
A l’audience, Me Le Bras avait plaidé la relaxe, estimant que son client n’avait “ni volé, ni pillé ce club sur les dix mois où il était en fonction” en 2015-2016, mais “essentiellement payé des salaires dus à des joueurs et une facture au distributeur de bière”.
Le parquet avait requis, le 14 février dernier, trois ans de prison et 630 000 euros d’amende à la rencontre de l’Australien, rejugé après avoir fait opposition à une première condamnation en octobre à cinq ans de prison.
Injoignable pendant toute la procédure
Président du club en 2015-2016, M. Elsom était notamment poursuivi pour avoir versé 79 000 euros à un ancien entraîneur ou encore embauché comme directeur général, pour environ 7 200 euros par mois, un individu vivant en Australie qui “n’est jamais venu à Narbonne” et “n’a fait aucune prestation” pour le club, selon Me Tabet.
Injoignable pendant toute la première procédure, M. Elsom s’était justifié en assurant n’avoir pas été informé de la date de l’audience. Il avait donc fait opposition. Lors du deuxième procès, il ne s’est jamais présenté aux audiences mais était représenté par un avocat.
Champion de France en 1936 et 1979, Narbonne avait été placée en liquidation judiciaire et relégué en Fédérale 1 en 2018, après des années de difficultés financières.
L’Écho du Languedoc avec AFP
Photo : Le capitaine des Waratahs de Nouvelle-Galles du Sud, Rocky Elsom (au centre), le 11 mai 2012 © Greg Wood / AFP.