Mardi 26 février, en marge de la présentation du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, les représentants de l’ordre ont donné quelques chiffres sur la délinquance à Narbonne et dans l’Aude.
Emmenée par le sous-préfet de Narbonne, Rémi Recio, une délégation des représentants des services de sécurité ont arpenté les rues du quartier de Bourg. Polices nationale, municipale, maire et sous-préfet donc, ont animé une visite guidée pour la presse de ce petit labyrinthe du centre-ville narbonnais. L’occasion surtout de revenir sur les derniers démantèlements de trafics et de présenter le Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien. L’exercice a aussi permis de montrer les muscles… sans nier les difficultés du quotidien.
Une action collective
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a voulu que chaque département travaille son plan d’action visant à « dresser une cartographie précise et complète de la délinquance » sur son territoire. Une feuille de route mettant à contribution les différents services agissant pour la sécurité. Sur le Narbonnais, il semblerait qu’il n’ait pas fallu prier les polices nationale et municipale ni le parquet pour que tout le monde travaille de concert sur les questions de délinquance. C’est en tout cas l’un des messages qu’ont souhaité faire passer ces derniers lors d’une visite bleu-blanc-rouge dans les ruelles du quartier de Bourg.
Six points de deal démantelés
Fraîchement arrivée à Narbonne et déjà très à l’aise dans son environnement, la commissaire et directrice départementale adjointe de la police nationale a pris les rênes de ce tour de ville. En déambulant, Bertille Gallais résume : « En deux ans et demi, on a démantelé six points de deal avec des peines allant jusqu’à 7 ans. C’est un travail de terrain constant bien relayé par le parquet qui a une politique pénale cohérente à Narbonne. »
« Essentiellement de la cocaïne »
Un message déjà relayé en début d’année par Christian Pouget, préfet de l’Aude : la présence permanente sur le terrain, le harcèlement des dealers. Car sitôt un point de deal éradiqué, il ne tarde pas à repousser quelques mètres plus loin. Comme le prochain évoqué par la commissaire, rue de Strasbourg : « Un trafic arrêté en décembre 2023 avec 24 000 euros saisis, qui a très vite repris et qu’on a de nouveau stoppé en mars 2024. » Des renaissances rapides poussées par l’aspect ultra-lucratif de ce trafic « essentiellement de cocaïne ». « On a enregistré des points de deal qui faisaient plus de 100 clients par jour. »
« S’il n’y a pas de consommateur, il n’y a pas de trafic »
Le consommateur. Un point sur lequel Bertrand Malquier n’a cessé d’appuyer. « Jusqu’à qu’on me démontre le contraire : s’il n’y a pas de consommateur, il n’y a pas de trafic. Donc on va être très axé sur le consommateur désormais. » Car malgré les moyens déployés, ne serait-ce qu’au niveau municipal avec « un doublement des effectifs de policiers, un triplement des caméras de vidéosurveillance en dix ans, une augmentation de 60% des patrouilles pédestres de la police municipale en un an », le premier magistrat semblait un brin frustré en annonçant « seulement une légère baisse de 2,69% des faits constatés sur le territoire de Narbonne entre 2023 et 2024 ». Pas suffisant pour le maire qui fait de « la sécurité et la tranquilité publique des habitants de Narbonne des priorités ».
Le sous-préfet, Rémi Recio rappelait qu’en 2023, « 490 consommateurs avaient reçu une amende forfaitaire délictuelle sur le département, ils étaient 800 en 2024 ». Preuve que l’accent est de plus en plus mis sur le consommateur. « Et il n’y a pas de bons et de mauvais consommateurs. Il n’y a pas le consommateur riche et festif et les autres. On vise le consommateur quelqu’il soit. », a rappelé le représentant de l’Etat avant de conclure « le marché n’est pas idiot, il suit la consommation ».
Photo : sous-préfet, commissaire et maire souhaitent occuper le terrain en permanence. ©A.G.
Arnaud Gauthier