La coopérative installée à Bize-Minervois regroupe des centaines de producteurs de trois départements. Elle aura son stand sur le Salon de l’agriculture et espère, comme chaque année, revenir au pays avec son lot de médailles.
“On l’appelait le 13e mois du viticulteur. Aujourd’hui, on est presque à 50% de notre chiffre d’affaires issu de l’olive”, lance Rémi Eugène, viticulteur et également adhérent à la coopérative oléicole L’Oulibo. Comme bon nombre d’agriculteurs, il a diversifié les cultures de son exploitation pour sécuriser les sources de revenus. Il livre aujourd’hui ses olives à L’Oulibo avec un grand souci de qualité. Une excellence que la coopérative souhaite promouvoir au Salon international de l’agriculture de Paris (Sia). Avec en vedette, son produit phare : l’olive AOP lucques du Languedoc. Elle y trônera avec 8 autres producteurs audois sous la bannière du Département de l’Aude.
Promouvoir un savoir-faire méconnu
Aux portes de Bize-Minervois, dans le hameau de Cabezac, la coopérative ne passe pas inaperçue. A l’image des cathédrales viticoles, le bâtiment s’impose aux visiteurs. Il faut dire qu’entre ses murs, il héberge les ateliers de fabrication évidemment, les bureaux administratifs ça va de soi mais également une boutique bien achalandée et un mini-musée. Parce qu’ici, on a compris qu’il fallait promouvoir un produit et un savoir-faire peu connus du grand public. Chaque année, 100 000 visiteurs viennent découvrir les lieux, la production et la coopérative où travaillent entre 35 et 50 personnes suivant la saison. Agriculture et tourisme réunis, ça tombe bien : c’est exactement la thématique choisie par le Département pour cette édition du Sia.
“Notre produit phare, c’est l’olive AOP lucques du Languedoc. Une olive au goût incomparable qui étonne souvent.”, explique Valérie Clavel, directrice adjointe de la structure. Et il est vrai que l’amateur de picholine, de niçoise ou de kalamata sera surpris par cette olive à la chair abondante et surtout aux notes beurrées. La lucques est classée en AOP sur des communes partagées entre l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et donc de l’Aude.

Neuf palettes expédiées à Paris
La responsable poursuit : “On souhaite aujourd’hui travailler sur la notoriété de nos produits au-delà des frontières du Languedoc. C’est l’objectif premier de notre présence à Paris. On le dit souvent mais le salon c’est une vitrine exceptionnelle et on sait que dès qu’un visiteur goûte notre produit, il est convaincu. Le salon nous permet donc de conquérir une nouvelle clientèle.” Huiles, olives de tables, tapenade… Neuf palettes sont ainsi parties de Bize-Minervois en direction de Paris en début de semaine. Le reste de l’équipe a suivi à partir de vendredi 21 février et jusqu’à la fin du salon (2 mars). Quatre vendeurs, le président, deux vice-présidents, le directeur Antoine Pires et la directrice adjointe seront de la partie. Ils représenteront donc les 650 producteurs coopérateurs à L’Oulibo.
“Nous sommes des exploitations familiales et on ne pourrait pas, chacun de notre côté, avoir une visibilité et s’offrir le luxe de partir à Paris pour le salon. La coopérative nous permet de mutualiser les moyens logistiques et opérationnels et que nos produits soient représentés… et décrochent des médailles !”, s’enthousiasme Rémi Eugène.
A la recherche de l’or
Si L’Oulibo retourne sur le salon que depuis deux ans, elle n’a en effet jamais cessé de participer au concours général et de collectionner les médailles. “Ces récompenses sont très importantes pour nous. Elles récompensent notre travail”, poursuit le jovial coopérateur. Immédiatement soutenu par le directeur Antoine Pires : “Les médailles sont déterminantes pour la notoriété. Elles permettent vraiment d’aller toucher des clients bien au-delà du Languedoc et elles récompensent un véritable savoir-faire. Pour enlever leur amertume, on ne traite pas nos olives en les plongeant par tonne dans des grands bacs de solutions pendant un temps chronométré comme le font les industriels dans d’autres pays. Notre travail est méticuleux. Tout ou presque se fait à la main.” Un savoir-faire qui se bonifie depuis des décennies. La coopérative a été créée en 1942, a connu le gel en 1956 et a pris un véritable virage en 1981 en ne proposant plus uniquement que de l’huile mais en étoffant sa gamme. Notamment avec la reine des lieux : l’olive de table AOP lucques du Languedoc.
Un caractère venu du Sud
Une technicité au rendez-vous à chaque étape. Il lui faut du soleil, mais pas trop, pour ne pas être brûlée. Du vent pour être pollinisée. Une cueillette manuelle car le fruit marque très facilement. Et enfin, en bout de chaine, un savoir-faire façon artisanat à la cave coopérative pour recueillir, trier, filtrer et conditionner les olives de table comme les huiles au bon moment. “C’est une olive exceptionnelle mais caractérielle et qui se mérite”, conclut le directeur. Le caractère du Sud qui débarque donc à Paris.
Photo : l’olive de table est un produit méticuleusement travaillé par la cave coopérative L’Oulibo. ©AG
Arnaud Gauthier